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Drogue à l’école : comment protéger nos enfants ?
Alors que de plus en plus de jeunes fument leur premier joint à 12 ans, les parents réclament des moyens pour inverser la tendance : une véritable prévention.
Selon l’enquête de l’Observatoire des Parents d’Élèves de la Fédération des Parents d’Élèves de l’École Publique (P.E.E.P.), publiée en août 2002, les préoccupations majeures des parents sont, à égalité, la drogue et la violence.
Rien d’étonnant, puisqu’en cinq ans, le nombre de jeunes usagers de cannabis en situation à risques a augmenté de 50 % (30 % d’utilisateurs réguliers en classe de 3e) et que l’âge moyen d’initiation s’est abaissé à 11-13 ans.
Une dégradation qui est le résultat direct du mythe du cannabis « drogue douce », mythe savamment entretenu par des personnalités des médias, du show-biz et certaines politiques prônant ouvertement sa dépénalisation.
L’Ordre national des Médecins et l’Ordre national des pharmaciens ont d’ailleurs lancé un appel conjoint aux pouvoirs publics le 22 octobre 2002 « compte tenu de l’accroissement important de la consommation de cannabis, notamment chez des populations jeunes » demandant en particulier « de mettre en garde l’ensemble de la population, et notamment les jeunes et les sportifs, contre toute banalisation de l’usage du cannabis par la diffusion d’une information objective. » :
Les parlementaires ont commencé à prendre conscience de la gravité du problème, en votant une loi sanctionnant la conduite sous l’influence de drogues au même titre que l’alcool au volant. En 2002, des députés, toutes tendances politiques confondues, ont posé au gouvernement 134 questions sur ce sujet. Mais, d’après les partisans de la lutte antidrogue, l’opinion publique attend un véritable programme de lutte contre ce fléau, efficace et bénéficiant du soutien des autorités.
« J’AI FRAPPÉ À TOUTES LES PORTES. AIDEZ-MOI... »
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« Durant mes vingt ans d’analyse des cellules humaines, je n’ai jamais rencontré d’autres drogues, y compris l’héroïne, qui provoquent des dommages aussi importants à l’ADN que la marijuana. »
Akiro Morishima cytologue américain, spécialiste des effets des drogues sur la structure cellulaire
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L’association Non à la drogue, Oui à la vie reçoit quotidiennement plusieurs appels de mères de famille désemparées. « Je viens de découvrir que mon fils fume du cannabis depuis plusieurs mois. Je n’avais rien vu venir. J’ai appelé des associations et on me dit qu’un joint de temps en temps ce n’est pas bien grave. Aidez-moi, car je ne sais pas quoi faire. »
« J’ai peur que ma fille se laisse entraîner, je me doute bien que parmi ses copains il y en a qui fument des joints. Elle me dit de ne pas m’inquiéter. Comment est-ce que je peux lui faire comprendre que c’est vraiment dangereux ? »
Pour répondre à ces appels, l’association ne se contente pas d’appeler les pouvoirs publics à mettre en place des programmes et des politiques de prévention de la toxicomanie plus musclés. Avec d’autres groupes antidrogue, elle développe des programmes d’information auprès des parents.
POUR DES ÉCOLES SANS DROGUE
L’association Non à la drogue, Oui à la vie lutte depuis 1991 contre la banalisation du cannabis. Ses bénévoles, présents sur le terrain dans la plupart des grandes villes de France, ont diffusé des millions de brochures d’information afin d’alerter les jeunes et leurs parents en leur disant la vérité sur les drogues.
Subventionnée par l’Église de Scientologie, Non à la drogue, Oui à la vie fait aussi connaître les programmes de désintoxication et de réhabilitation basés sur les découvertes de Ron Hubbard, fondateur de la religion de Scientologie. Ces découvertes, qu’elles soient appliquées par des associations laïques (comme le programme Narconon décrit) ou dans les églises de Scientologie, n’ont recours à aucune drogue de substitution pour venir à bout de la dépendance.
Agnès Bron, porte-parole de l’association explique : « Nous refusons de baisser les bras et de considérer la drogue comme une fatalité. Les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience de la gravité de la situation. »
C’est positif, dit-elle, mais les parents et les familles veulent plus : « Ce que nous demandons au gouvernement ; c’est une véritable politique de prévention qui touche l’ensemble des écoliers dès l’école primaire, après, c’est trop tard. »
Selon A. Bron, on ne peut pas demander aux enseignants d’effectuer cette vaste campagne d’information sur la drogue. « Malheureusement, ils ne connaissent pas les effets réels du cannabis et la plupart ne savent même pas à quoi ressemble un cachet d’ecstasy. Comment les parents pourraient-ils leur faire confiance pour assurer une prévention efficace ? »
DROGUE : DIRE LA VÉRITÉ DE FAÇON SIMPLE
Pour répondre au besoin criant d’informations objectives sur le sujet, A. Bron propose une première solution : « Des brochures d’information expliquant de façon simple la vérité sur la drogue devraient être disponibles partout pour les parents et les éducateurs, dans les écoles, les mairies, les associations sportives, les commissariats de police. Nous les mettons à la disposition de toutes les collectivités qui nous en font la demande. »
Elle ajoute : « La drogue est une priorité absolue, car elle représente un danger plus insidieux que n’importe quel autre élément ou influence pour les jeunes. Les associations comme la nôtre ont un rôle essentiel à jouer, en mobilisant toutes les bonnes volontés pour venir à bout de ce fléau. »
LE CANNABIS ET LES DIFFICULTÉS À ÉTUDIER
Le cannabis s’attaque à la motivation. C’est l’un des premiers signes que les parents et les enseignants peuvent observer chez un jeune. Une consommation régulière risque de faire chuter l’intérêt pour un sport ou pour un loisir. Il plonge le consommateur dans l’apathie et ne lui donne plus envie de rien.
De plus, le cannabis crée un « brouillard mental » qui perturbe la capacité à apprendre et à comprendre.
Les gros consommateurs de cannabis ont des troubles de la mémoire et de l’attention. Ces problèmes persistent même après la période d’intoxication. Plus la consommation dure dans le temps, plus leur faculté de compréhension diminue.
DIMINUTION DE LA CAPACITÉ DE CONCENTRATION 1
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Consommateurs de longue durée – 13,7 %
Consommateurs de court terme – 5,9 %
Non-consommateurs 0 %
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D’autre part, une étude1 montre que les consommateurs de longue durée présentent des troubles :
- de la mémoire (ils enregistrent 2,5 fois moins de mots que les nouveaux consommateurs et que les non-consommateurs)
- de l’apprentissage
- de rapidité d’exécution de tâches
- de l’attention
Le cannabis met en péril l’équilibre physique et psychique de l’adolescent. Il menace aussi sa capacité à réussir ses études, donc sa vie.
TENTATIVES DE SUICIDE2
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Abuseurs de cannabis — 25,8 %
Population générale — 6,5 %
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LE CANNABIS NE TUE PAS ?
Les amateurs de H affirment que cette substance ne tue pas. Dans ce cas, la cigarette non plus ! En effet, les gros fumeurs de cigarette ne meurent pas de surdoses de nicotine. Ils meurent à cause des dégâts provoqués par leur consommation de longue durée.
Combien de victimes du cannabis se cachent dans les statistiques mondiales des décès dus à des cancers du poumon, des infarctus, des accidents de la route et des suicides ? Personne ne le sait.
1. Étude parue dans Journal of the American Medical Association, vol. 287, n° 9, pp. 1123-30, 2002 et citée dans Tribune médicale n° 15, 12 avril 2002.
2. Cannabis : quels effets sur le comportement et la santé ? Synthèse et recommandation, expertise collective, INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), publiée le 22/11/01.
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