es représentants français de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme se sont joints à des défenseurs des droits de lhomme du monde entier à Los Angeles au début de cette année afin dhonorer cinq personnes pour leur importante contribution dans le domaine des droits de lhomme pendant lannée 1995. Plus de 400 sympathisants et hauts dignitaires assistèrent à la réunion, le banquet annuel des Récompenses de la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme
(Citizens Commission on Human Rights, ou CCHR (en anglais)).
CCHR a débuté il y a 27 ans avec un rêve : être une organisation qui unirait des personnes du monde entier pour dénoncer les violations des droits de lhomme perpétrées au sein de lune des pratiques
les plus corrompues et les plus oppressives de la société, quel que soit le pays dans lequel elle est établie : la psychiatrie.
Fondé en 1969 par lÉglise de Scientologie et le docteur Thomas Szasz, une autorité internationale, CCHR possède aujourdhui 124 bureaux dans 28 pays du monde.
CCHR travaille en étroite collaboration avec dautres groupes et dirigeants dassociations qui se sentent concernés par
les abus de la psychiatrie. Leur but est de dénoncer
les traitements violents aux effets dévastateurs comme les électrochoc, et de défendre les droits des personnes qui sont menacées par de tels abus, que ce soit pour des raisons politiques, religieuses, financières ou autres.
La Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme (CCDH en France) sest portée partie civile dans plusieurs plaintes concernant des abus psychiatriques. Avec plusieurs familles, CCDH a gagné un procès contre un hôpital psychiatrique du Mans, où un psychologue fut reconnu coupable
de sévices sexuels sur un enfant, condamné à une peine de prison ainsi quà une amende et interdit de pratiquer sa profession.
En Italie, CCHR collabore depuis des années avec des membres du Parlement pour dénoncer les abus scandaleux qui ont cours dans les hôpitaux psychiatriques du pays entier. Le sénateur Edo Ronchi reçut un prix de CCHR en 1994 pour la persévérance avec laquelle il a travaillé à lutter contre ce problème.
Parmi les personnes à qui furent décernés des
prix se trouvait un journaliste de la télévision grecque, Makis Triantafylopoulos, qui
surmonta une opposition acharnée des psychiatres et réussit à faire entrer une
équipe de tournage dans un hôpital psychiatrique des environs dAthènes
pour dévoiler
les conditions inhumaines dans lesquelles étaient maintenus les patients.
Une autre personne à recevoir un prix fut le Docteur Ziba
Jiyane, membre du parlement dAfrique du Sud et Secrétaire Général du
parti de la Liberté Inkatha. CCHR rendit honneur au Docteur Jiyane pour son rôle essentiel
dans la nomination
dune commission denquête sur les conditions
dinternement dans des cliniques psychiatriques privées fondées sous le
gouvernement de lapartheid aujourdhui défunt.
Lorsque la commission gouvernementale sud-africaine publia son
rapport en février, il fut noté que les soins psychiatriques
consistaient à « traiter les patients de façon inhumaine sans raison [et] à
leur faire subir des conditions dont nous protégeons les pires criminels de la
société ». La commission découvrit des preuves de sévices
sexuels endémiques, y compris un rapport sur un patient qui aurait été
sodomisé par un psychiatre. Les électrochocs ont été abondamment
utilisés, sans aucune raison valable, et des infirmiers ont affirmé que des certificats de
décès ont été falsifiés pour camoufler des cas de négligence
de la part de psychiatres. Ces abus furent tout dabord dénoncés par
lÉglise de Scientologie il y a plus de vingt ans, mais les pouvoirs en place du
gouvernement de lépoque firent tout pour étouffer laffaire et dissimuler les
crimes des psychiatres.
Le nouveau gouvernement projette actuellement de prendre des
mesures pour remédier à la situation, y compris de poursuivre les psychiatres et autres
personnes responsables de ces abus.
Isaac Hayes, qui est acteur, compositeur, musicien, et depuis
longtemps défenseur des droits de lhomme, reçut lui aussi une récompense.
Isaac Hayes travaille activement pour que cesse linjustice en Afrique du Sud.
Il dit : « Nous devons être constamment vigilants et
nous battre pour défendre les droits de lhomme, ce qui inclut lutter contre
lesclavage mental des psychiatres qui ont enfermé des dizaines de milliers
dafricains ainsi que dafricains-américains et ont drogué nos enfants.
Grâce à la Commission des Citoyens pour les Droits de lHomme, il y a un espoir
que nous puissions faire quelque chose à ce sujet. »
Les réalisations de CCHR même lui ont valu de
nombreuses marques dapprobation au cours des années. En 1986, un rapport de la
Commission des Droits de lHomme des Nations Unies a reconnu que « CCHR est
responsable dun grand nombre de réformes exceptionnelles. CCHR est intervenu lors de
lélaboration dau moins 90 projets de loi dans le monde entier, qui, sils
avaient été votés auraient limité les droits des patients, ou auraient
donné à la psychiatrie le pouvoir dinterner des individus contre leur
volonté. »
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