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Éthique & Liberté - Le journal des Droits de l'Homme de l'Église de Scientologie
Le droit de persécuter  

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Un groupe antireligieux américain  se désagrège

     Personne n’ignore que la majorité des individus auprès de qui la commission d’enquête parlementaire sur les sectes a recueilli des “témoignages” étaient d’une façon ou d’une autre liés à l’ADFI.

     Si l’on observe ce qui se trouve réellement derrière la rhétorique de l’ADFI lorsqu’elle parle d’elle-même, on peut voir qu’en vérité, c’est une organisation qui cherche par le biais des médias et les pouvoirs publics, à détruire la liberté de pensée religieuse en France et à faire naître une ère de “purification religieuse”. (Vous pouvez obtenir sur demande les numéros d’Éthique & Liberté qui retracent toute l’histoire de l’ADFI).

     Les parlementaires qui ont écouté les membres de l’ADFI seront peut-être intéressés d’apprendre quelques faits sur son pendant américain qui est aussi, d’une certaine façon son prédécesseur : le Cult Awareness Network (Réseau de prise de conscience sur les sectes) connu sous le nom de CAN.

     Comme l’ADFI, CAN se présente comme une organisation “éducative” dont le but est prétendument de fournir des “renseignements” sur les religions. Mais les pièces présentées lors de procès récents, et les décisions des tribunaux qui en découlèrent, donnèrent une toute autre histoire : la véritable histoire. Le CAN était tout simplement un groupe de bigots sectaires qui, pour de l’argent, organisaient de violentes agressions contre tous ceux dont ils ne partageaient pas les convictions religieuses. L’un des euphémismes qu’ils utilisaient volontiers pour désigner les agressions dont ils se rendaient coupables était “déprogramming”.


Un passé de haine
L
es quelques faits suivants concernant celui qu’on a appelé le “père du deprogramming”, un repris de justice américain dénommé Ted Patrick, jettent un éclairage intéressant sur ce qu’est réellement le “deprogramming”.

     Ledit Ted Patrick n’a jamais eu de diplôme, tout juste le niveau du certificat d’études primaires, aussi en utilisant le mot “deprogramming” espérait-il donner une apparence de légitimité scientifique à ses activités criminelles. Dans son autobiographie, Ted Patrick admet que la déprogrammation « implique au strict minimum l’enlèvement, très souvent des coups et blessures, et pratiquement systématiquement une association de malfaiteurs et une séquestration illégale ». [Image]

     Avec son passé de criminel et de toxicomane, Ted Patrick a fait plusieurs séjours en prison et a été reconnu coupable à trois reprises de coups et blessures, enlèvement, séquestration illégale, violation de liberté conditionnelle et possession de cocaïne.

     Il a activement contribué à la formation d’un groupe américain de discrimination, le Citizens Freedom Foundation (Fondation pour la liberté des citoyens) qui a plus tard changé de nom pour devenir le Cult Awareness Network (CAN). Au cours de ces dernières années, plus d’une douzaine de déprogrammeurs-kidnappeurs liés à CAN ont été arrêtés aux États-Unis et condamnés pour leurs activités illégales.

[Ted Patrick]       Ce sont les chrétiens qui sont le plus souvent les victimes d’enlèvements et de tentatives de déprogrammation. Catholiques, baptistes, épiscopaux, amish, mormons, adeptes de la Science chrétienne et adventistes du septième jour ont tous été attaqués, ainsi que des musulmans et des bouddhistes.

     L’un des présidents du CAN, Michael Rokos, caractérise le mensonge et l’hypocrisie qui ont cours au sein du “réseau” des déprogrammeurs. Ayant soigneusement entretenu son image de marque d’aumônier bénévole pour la police de l’État du Maryland et de conseiller pour de jeunes adolescents, il fut élu président national du CAN en 1989. Mais, comme pour le CAN, cette image cachait une sinistre réalité. Rokos dut démissionner de ses fonctions à la fin de 1990 lorsque son arrestation pour attentat à la pudeur fut dévoilée dans la presse : il avait tenté d’inviter un jeune homme, un officier de police en civil, à se livrer à des actes sexuels extrêmement pervers.

     En 1994, le directeur de la sécurité du CAN, Galen Kelly, plaida coupable lors d’une condamnation liée à un enlèvement. Il passa un an en prison. Le juge fédéral ordonna à Kelly de renoncer publiquement à la déprogrammation et de cesser totalement de contribuer à toute activité s’y rapportant.

Des activités de “nature choquante et scandaleuse”
[Priscilla Coates]      Lors d’un procès récent, le CAN et plusieurs “agents” liés au CAN furent condamnés à payer 4 874 000 dollars, soit plus de 20 millions de francs de dommages et intérêts à un membre de l’Église chrétienne pentecôtiste, Jason Scott, pour une agression que le tribunal a jugée de “nature si choquante et si scandaleuse, et d’un niveau si extrême qu’elle dépasse toutes les bornes de la décence, au point de devoir être considérée comme atroce et absolument inadmissible dans une société civilisée”.

[Rick Ross]      Alors qu’il allait rendre visite à sa mère, Scott fut attaqué par trois hommes commandés par le “déprogrammeur” du CAN, Rick Ross. On l’entraîna de force dans une maison où on lui mit les menottes. Puis il fut tiré à l’extérieur, ligoté et bâillonné à l’aide d’un ruban adhésif puis emmené dans un véhicule, avec un “garde” de 140 kg assis sur son dos.

     On le conduisit alors dans une autre maison où il fut séquestré pendant cinq jours, sous surveillance constante, et soumis constamment à des agressions physiques et psychologiques de toutes sortes destinées à “briser” sa foi. Le cinquième jour, il parvint à s’enfuir et à alerter la police.

     « Le verdict prononcé à l’issue de ce procès, dit Kendrick Moxon, l’avocat de M. Scott, est la déclaration la plus claire qui ait jamais été exprimée par un tribunal à propos de la déprogrammation, déclarant qu’elle est un euphémisme pour décrire des activités criminelles ».

     « Le terme “déprogramming” a été inventé dans les années soixante-dix pour camoufler des actes qui ont de tous temps été des délits », a déclaré maître Moxon. « Pour ceux qui désirent contrôler par la violence les croyances religieuses d’autrui en toute impunité, ils ont intérêt à convaincre les gens qu’ils ne font que “défaire” quelque chose de négatif. Et c’est ainsi que “kidnapper” devient “secourir”. Il n’y a jamais eu la moindre parcelle de vérité dans tout cela et le jury n’a pas été dupe. »

Appel rejeté
[Cynthia Kisser]      Quelques semaines après ce verdict et plutôt que d’essayer de changer leurs façons de faire, le CAN et le déprogrammeur Rick Ross tentèrent d’échapper aux conséquences de leurs actes en se déclarant en faillite.

     L’avocat de M. Scott fit cependant remarquer que les dommages et intérêts, particulièrement dans les affaires de droit civil, ne peuvent être annulés par une faillite. « Cette dette les poursuivra quoi qu’il arrive, déclara l’avocat Kendrick Moxon. Même si cela demande vingt ans, ils devront tout de même payer. »

     Mais la condamnation la plus sévère restait à venir. Le CAN tenta de faire invalider la décision du jury en déclarant qu’elle était “excessive”. Le juge John Coughenour rejeta l’argument en ces termes : « La cour note l’apparente incapacité des défendants à apprécier la malveillance de leur conduite envers M. Scott. Par conséquent le montant important en dommages et intérêts prononcé par le jury contre le CAN et M. Ross semble donc raisonnablement nécessaire pour faire valoir le caractère tyrannique des actes des défendants et pour les dissuader d’adopter une conduite similaire à l’avenir. »

     En outre, le juge exprima clairement qu’il y avait un abîme entre ce que ce groupe antireligieux déclarait et ce qu’il faisait. A propos du CAN qui affirmait “fournir des informations sur les sectes”, le juge déclara que « cela ne cadrait pas avec les faits qui leur étaient reprochés : pas plus que le but annoncé d’"éduquer” le public ne cadre avec les évidences d’une littérature toujours négative et représentant une dangereuse incitation à la violence ».

     La Cour fit également remarquer que les activités du CAN détruisent les familles et que, concernant Jason Scott, « les preuves apportées confirment clairement la conclusion que toute cette histoire de déprogrammation a ébranlé son équilibre émotionnel et ruiné sa vie de famille ».

Débouté
[Michael Rokos]

     Le 29 mars 1996, la dernière tentative désespérée du CAN pour trouver une faille dans le système judiciaire s’écroula lorsqu’un tribunal de l’Illinois débouta le CAN de sa demande de nouveau jugement.

     En 1992 et 1993, CAN fut poursuivi en justice à plusieurs reprises dans toute l’Amérique par des individus scientologues outrés des agissements sans scrupules et des campagnes de discrimination du CAN. La quasi-totalité de ces plaintes s’appuyait sur le code civil américain qui garantit l’égalité de traitement des citoyens et interdit toute forme de discrimination.

     Cependant, en 1994, essayant de sauver la face, le CAN intenta un procès à l’Église de Scientologie Internationale, dans la juridiction de Chicago, dans l’espoir de “faire taire ses critiques”.

     Lorsque la cour ordonna un non-lieu et accorda les dépens à l’Église de Scientologie, le CAN fit appel de la décision près la cour d’appel de l’Illinois, espérant ainsi faire rejuger l’affaire.

     Cette dernière tentative échoua le 29 mars dernier lorsque la cour d’appel de l’Illinois confirma le non-lieu précédemment prononcé. A l’unanimité, les trois juges conclurent que les scientologues étaient parfaitement dans leur droit de mettre le CAN devant ses responsabilités pour avoir violé leurs droits civils : “Nous confirmons la décision de non-lieu prononcée par le tribunal en première instance”, déclara le jury.

     Étant “l’inspiration” ultime de l’ADFI et autres mouvements, le CAN a eu pendant longtemps une influence destructrice sur l’Europe. Suite aux décisions de justice rendues récemment, la façade du CAN s’est effritée  en effet, à mesure que les tribunaux mettaient à jour les véritables intentions du Cult Awareness Network, ils concluaient de façon unanime que les activités du CAN contrevenaient aux lois. Peu à peu, le CAN ne fut plus en mesure d’échapper à son propre piège construit sur un passé de haine.

     C’est en juin 1996 que le CAN fut fermé suite à la décision du tribunal de faillite des États-Unis à Chicago, qui ordonna la liquidation de tous les biens du CAN ainsi que le paiement des dettes. La requête du CAN réclamant que sa mise en liquidation soit réexaminée fut rejetée par le juge Ronald Barliant qui affirma que le CAN n’avait aucune chance de se rétablir.

     Aujourd’hui, le CAN n’existe plus. Il n’est plus en mesure de menacer les croyances religieuses des citoyens et son influence intolérante ne se répercutera plus sur la France et sur l’Europe.

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