Est-ce que la « liberté académique » inclut la mauvaise recherche et les préjugés ?
Un nouveau livre examine une source d’intolérance dans les milieux universitaires canadiens.
Liens avec des criminels haineux : des universitaires se demandent si les activités du professeur Stephen Kent (grande photo ci-haut) de l’Université de l’Alberta ne démontrent pas un manque flagrant de professionnalisme et d’objectivité. Les liens de Stephen Kent avec le groupe haineux et antireligieux américain LM Trust dirigé et financé par Robert Minton (photo de gauche, après son arrestation pour voies de fait) suscitent des inquiétudes. Plusieurs membres du groupe LM Trust ont eu des problèmes avec la justice en raison de leurs activités antireligieuses dont Keith Hanson (photo au-dessus, à gauche ; lors d’une arrestation à Los Angeles), fugitif recherché aux États-Unis. J. Prince (photo au-dessus, à droite) est un autre employé du Trust qui a fait l’objet de plusieurs arrestations.
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Plusieurs leaders politiques et ethniques sont inquiets des manifestations d’intolérance et de haine qui sont survenues au cours des derniers mois envers la communauté islamique. Ils sont surpris et embarrassés qu’au pays du « multiculturalisme », des citoyens provenant de pays arabes ou asiatiques aient été l’objet de tels gestes.
Des musulmans sont ainsi visés par une poignée de fanatiques qui dénaturent l’Islam et ignorent sa tradition de religion pour la paix.
L’horreur de l’intolérance nous rappelle que la tolérance n’est pas une activité passive mais qu’elle requiert une promotion constante de ses idéaux. Il faut aussi localiser et extirper les racines des préjugés et de la haine avant qu’elles ne produisent leurs fruits en actions destructives.
On oublie souvent que lorsque c’est un sentiment antireligieux qui les anime, ceux qui attaquent les membres d’un groupe religieux tel que l’Islam ont tendance à s’en prendre également à d’autres groupes. Malheureusement, un groupe de quelques fanatiques de l’intolérance peut infecter une société par la désinformation en exploitant les peurs et l’incompréhension de ceux qui sont mal renseignés.
Il s’agit du thème principal du livre « Misunderstanding Cults » (L’incompréhension des sectes) qui vient d’être publié par University of Toronto Press. Ouvrage collectif rédigé sous la direction des sociologues Benjamin Zalocki et Thomas Robbins, ce livre contient d’importants textes sur le traitement et les mauvais traitements des minorités religieuses dont l’un signé par le sociologue Lorne Dawson, titulaire de la chaire de Sciences religieuses à l’Université de Waterloo dans l’Ontario.
Dans un essai intitulé « Ressusciter Lazare », M. Dawson dénonce la méthodologie de recherche et les motivations d’un certain Stephen Kent, professeur de sociologie à l’Université de l’Alberta. M. Stephen Kent est depuis quelques années l’objet d’une vive controverse dans les milieux académiques en raison de son approche ouvertement biaisée visant à dénigrer les religions minoritaires ou nouvelles.
Commentant les travaux de Kent à ce sujet, le professeur Dawson affirme que les erreurs méthodologiques qui s’y trouvent sont si importantes « qu’elles remettent en question la fiabilité de ses conclusions (...), en fait les lacunes méthodologiques indiquent un préjugé qui ne convient pas à la pratique des sciences sociales. »
Les spécialistes universitaires produisent souvent des rapports d’experts ou des recherches en échange d’honoraires modestes. Dans le cas de Stephen Kent, l’identité de ceux qui payent ses services suscite la controverse parmi ses collègues.
Ainsi, Stephen Kent s’est mis au service d’éléments extrémistes du gouvernement allemand pour attaquer des groupes religieux impopulaires chez ses clients dont l’attitude et les mesures discriminatoires ont été critiquées par nul autre que le Département d’État américain, la Fédération Internationale Helsinki, le Rapporteur des droits de l’homme des Nations unies, et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, pour ne nommer que ceux-là.
Selon l’analyse du professeur Dawson, M. Stephen Kent a laissé tomber son chapeau d’universitaire pour porter la casquette de l’activiste.
Pour sa part, Justice & Liberté a découvert que M. Stephen Kent a eu des liens étroits avec le « LM Trust », entreprise commerciale américaine mise sur pied par un certain Robert Minton, Américain qui a fait l’objet de deux arrestations aux États-Unis pour voie de faits sur des travailleurs religieux. M. Minton a fait l’objet d’enquêtes des autorités suisses relativement à une combine frauduleuse de rachat de certificats de dettes qui ont fait de lui un multimillionnaire. À Hambourg, en Allemagne, la police a enquêté à son sujet relativement à des allégations de trafic d’influence pour inciter des activités politiques hostiles à un groupe religieux.
M. Minton et le LM Trust ont financé un de leurs conseillers, M. Keith Henson, qui fuit actuellement la justice américaine depuis plusieurs mois après avoir été condamné pour avoir commis un crime haineux à l’endroit d’un groupe religieux. Le Trust a également fourni des fonds à son ex-conseiller, M. Gerald Armstrong, qui fuit aussi la justice et qui est l’objet de mandats d’arrêt aux États-Unis pour avoir lui aussi attaqué injustement une minorité religieuse.
Un document indique que le LM Trust a versé au moins 2 500 $ américains à l’Université de l’Alberta. Quelques jours plus tard, M. Stephen Kent se trouvait en Allemagne en compagnie de M. Robert Minton et du personnage officiel de Hambourg soupçonné d’avoir été acheté par M. Minton.
Opinion flexible
M. Stephen Kent a demandé des honoraires allant jusqu’à 20 000 $ américains de l’heure pour produire des déclarations assermentées servant dans des procès contre des groupes religieux minoritaires.
L’opinion de M. Stephen Kent semble flexible. Ainsi, dans une affaire de plainte pour discrimination religieuse, il a affirmé que les activités essentielles d’un certain groupe étaient de nature religieuse, ce qui servait les conclusions proposées par son client. Pourtant, dans une autre affaire judiciaire où celui qui retint ses services tentait de contrer les protections constitutionnelles accordées aux religions, M. Stephen Kent a affirmé exactement le contraire en témoignant que les mêmes activités du même groupe n’étaient pas religieuses.
Les gestes de M. Stephen Kent sont-ils défendables du point de vue de la « liberté académique » ? Les universitaires devraient-ils continuer de recevoir le support moral de leur institution lorsque leurs travaux sortent des limites du débat sain et libre des idées pour entrer dans le domaine des préjugés et viser la promotion d’une propagande intolérante et discriminatoire, voire haineuse, envers des minorités religieuses ?
La lecture des conclusions du professeur Dawson et d’autres auteurs de ce livre pourrait fortement profiter à ceux qui s’intéressent à la cause de la tolérance et de la paix sociale au pays.
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