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dont les membres ont été condamnés
N PEUT se demander si létonnante unanimité de nos élus lorsquil sagit de pourfendre les groupes étiquetés comme sectes ne relève pas tout simplement de la stratégie du bouc émissaire: ainsi nos élus, éclaboussés par de multiples scandales se serviraient des sectes pour détourner lattention du public et laisser croire, à bon marché, quils restent les véritables protecteurs du citoyen. Comme lécrivent Jean-Marc Mantel et Jacques Vigne, médecin, dans une lettre ouverte publiée dans Terre du Ciel : « Cest une loi quune société qui a un certain nombre de raisons daller mal comme la nôtre cherche des boucs émissaires pour se donner limpression daller mieux momentanément... Des sous-groupes à tendance intégriste cherchent à agiter le spectre des sectes pour essayer de regagner sur la psyché des gens un pouvoir quils ont en grande partie perdu. Ils devraient plutôt méditer le proverbe africain : Quand on a un trou à sa culotte, on ne monte pas au cocotier ».
Le sociologue des religions Régis Dericquebourg décrit également cette stratégie du bouc émissaire lorsquil écrit : « Il nest pas étonnant quune classe politique empêtrée dans la crise économique, dans le problème du chômage, dans la montée de la toxicomanie, qui crée des milliers de sans-abris, qui na plus de projet suffisamment excitant pour engager les citoyens dans laction collective et, plus récemment, qui a été embarrassée par laffaire du voile islamique ainsi que par léchec de la loi sur lécole privée, puis par les scandales politico-financiers, trouve des hérétiques à condamner. » (Pour en finir avec les sectes, juin 1996).
Ceci na pas non plus échappé à nos voisins européens. Par exemple, le journal londonien The Guardian affirmait dans un de ses articles que la campagne anti-sectes qui faisait rage en France avait pour but de blanchir la classe politique à moindre frais (« La religion est un droit, il faut se battre pour la défendre », The Guardian, 25/12/98).
Mais si le critère du nombre de condamnations en justice est utilisé pour dissoudre un mouvement, comme le propose le projet voté par le sénat, alors les partis politiques doivent être les premiers concernés. Voici quelques exemples de récentes condamnations en justice dhommes politiques parmi plus de 200 affaires en cours :
Continu...
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