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Éthique & Liberté - Le journal des Droits de l'Homme de l'Église de Scientologie
Associations condamnées à mort  

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Nouvelle campagne de répression en Chine. Le faux pas d’Alain Vivien


Le Fa Lun Gong
Le Fa Lun Gong pratiquant une méthode de méditation a été interdit par les autorités chinoises le 22 juillet 1999.

 C
e n’est pas en simple touriste curieux de découvrir les charmes de la Cité Interdite ou venu admirer la Grande Muraille qu’Alain Vivien s’est rendu en Chine en novembre dernier, mais en tant que représentant officiel de la France dans un symposium international.

M. Vivien était présent à titre d’observateur. Le chef d’un organisme placé sous l’autorité directe du Premier

Ministre, était-il donc là pour “observer” les méthodes répressives en vigueur dans le pays, celles sans doute que les dirigeants chinois aiment à employer Place Tien an Men ou dans les camps de rééducation des prisonniers d’opinion ?

Le rapport 2000 de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS), dirigée par Alain Vivien, évoque cette manifestation (p. 15) : ” Deux initiatives d’importance inégale ont été patronnées ou encouragées par le secrétariat général des Nations Unies au cours de l’année 2000 : [..] en novembre, le symposium international des associations “sur les sectes destructives”, ouvert par une intervention de Mme Kerstin Leitner, représentante à Pékin du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).”

Une fois de plus, le rapport présente les faits à travers un miroir déformant. La réalité est toute autre : Mme Leitner a bien pris part à cette manifestation, mais elle est en fait intervenue afin de favoriser une meilleure compréhension de la situation des membres du Fa Lun Gong et un traitement de ces derniers en conformité avec les standards internationaux sur les droits de l’homme.

Le président de la MILS aurait-il jugé nécessaire de se prévaloir du soi-disant patronage d’une institution internationale respectée pour justifier un voyage à Pékin aux frais du contribuable ? Serait-ce parce qu’au lendemain de son voyage le régime communiste chinois ordonnait des mesures de répression contre les églises chrétiennes ?

La plus grande opération de sécurité intérieure depuis Tien An Men

Le groupe spirituel Fa Lun Gong est visé par la plus grande opération de sécurité intérieure depuis la répression de la Place Tien An Men en 1989.

Un rapport d’Amnesty International publié en mars 2000 : République Populaire de Chine : La répression s’abat sur le Fa Lun Gong et d’autres « organisations hérétiques » (disponible sur le site : http://www.amnesty.org) fait état de près de 1 600 cas de détention, d’arrestation ou de condamnation depuis juin 1999.

« Depuis l’interdiction du Fa Lun Gong, des dizaines de milliers de ses pratiquants ont été détenus arbitrairement par la police, certains de manière répétée pendant de courtes périodes, et ont fait l’objet de pressions visant à les faire renoncer à leurs convictions. Nombre d’entre eux auraient été torturés ou maltraités en détention. Certains pratiquants ont été internés dans des hôpitaux psychiatriques.

Le Fa Lun Gong, mouvement qui pratique une méthode de méditation associée à des exercices respiratoires, a été interdit par les autorités chinoises le 22 juillet 1999, au motif qu’il constituait une “menace pour la stabilité sociale et politique”. Trois mois plus tard, l’appareil législatif a légitimé la répression en adoptant une loi relative à l’interdiction de toutes les “organisations hérétiques”. »

« Une répression accrue de tout phénomène religieux déviant »

Selon La Croix du 10 mai, « la répression du Fa Lun Gong semble bien s’être accompagnée d’une surveillance voire d’une répression accrues de tout phénomène religieux ou parareligieux déviant, ou non autorisé officiellement. Les pèlerinages et les célébrations taoïstes ou chrétiennes ont été également visées. »

La situation des églises chrétiennes est assez paradoxale : une majorité de fidèles pratiquent dans des églises indépendantes, lieux de prière privés (en général au domicile du dirigeant du groupe), qui font actuellement l’objet d’une sévère répression. Ainsi l’Association catholique patriotique auxquelles la loi interdit de reconnaître le pape compte 4 millions de membres, alors que 8 millions de Chinois pratiquent dans les églises catholiques clandestines loyales envers Rome.

C’est l’adoption en octobre 1999 d’une loi destinée à régler le soi-disant problème de sectes qui a permis au gouvernement de lancer une vaste campagne contre les églises chrétiennes non reconnues par le pouvoir. À la veille de No’l 2000, les autorités chinoises ordonnèrent la destruction de 1 500 lieux de prière privés qui avaient été ouverts sans l’autorisation du parti communiste, forçant des communautés entières à se réfugier dans la clandestinité.

Lors de la 5e session plénière du 15e Comité central du Parti communiste chinois, en octobre 2000, le ministre de la Sécurité publique a présenté comme une tâl;che prioritaire le fait d’éliminer les extrémistes religieux, se référant aux membres des églises chrétiennes privées qui refusent de prier dans les églises officielles.

Une étroite collaboration

L’agence de presse Xinhua, organe officiel d’information du régime chinois, a annoncé la création de la première association non gouvernementale « anti-secte » , qui déclare vouloir travailler avec les pouvoirs publics à déraciner les croyances déviantes.

Les représentants de la lutte « anti-secte » française se sont bien entendu précipités en Chine. Les 9 et 10 novembre dernier, le Centre contre les Manipulations mentales (CCMM), longtemps présidé par Alain Vivien, a participé au symposium sur les « sectes destructives » auquel le chef de la MILS assistait en tant qu’observateur.

L’agence Xinhua ne manqua pas de renvoyer l’ascenseur en publiant une dépêche consacrée à la réaction de la MILS suite à la publication du rapport du Département d’État américain sur la France, le rapport lui-même n’ayant pas été jugé digne d’une quelconque mention.

[Cette loi] va de pair avec la protection des activités religieuses normales et de la liberté individuelle de croyance et de religion.

Cette déclaration a été faite par le gouvernement chinois lors de l’adoption de la loi d’octobre 1999.

Les « impératifs du bien public »

Cela vous rappelle peut être cette autre déclaration :

L’appareil législatif a légitimé la répression en adoptant une loi relative à l’interdiction de toutes les « organisations hérétiques ».
[Cette loi] permet de régler des situations urgentes sans remettre en question les principes de la liberté de religion et de la liberté d’association.

Mais cette citation-là ne vient pas de Pékin ; elle fait partie des déclarations du sénateur About lors de la présentation de sa proposition de loi devant le Sénat, proposition dont une version amendée et devenue proposition About-Picard doit être votée prochainement en deuxième lecture par l’Assemblée.

En effet, toute loi répressive de ce type doit s’abriter derrière les soi-disant impératifs du bien public, alors qu’elle n’est qu’un instrument de contrôle au service de dirigeants inquiets qui craignent que les citoyens croyants fassent passer leur allégeance à une église ou à une assemblée avant leur soumission à l’État.

Et si nous parlions des Droits de l’homme ?

Personne jusqu’ici n’avait jamais essayé de faire croire aux démocraties que la politique chinoise pouvait être un modèle à suivre.

Si la proposition de loi About-Picard est adoptée, la France sera le troisième pays à disposer d’une législation discriminatoire contre les minorités religieuses, suivant en cela l’exemple de la Russie... et de la Chine.

Saint Ignace

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