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Lopportunité dune loi
« Ma dernière question concerne lopportunité dune loi. [...] Si, par certains agissements, des personnes morales violent les lois de la République, elles peuvent et doivent être poursuivies voire dissoutes, sans recours à une législation anti-secte spécifique.
Mais ce serait méconnaître une de nos originalités, qui consiste à répondre à tout problème en empilant les dispositions législatives et réglementaires plutôt quen appliquant celles qui existent. Nous y participons tous ! Faut-il combattre lexcès de vitesse en créant le délit de grande vitesse ? »
« Faut-il ne rien faire ? Non. Il faut réprimer sans faiblesse les infractions au Code pénal. Sil y a des lacunes, définissons de nouvelles infractions et pénalités, mais avec la plus extrême précaution. Il faut ciseler la législation répressive, de façon que le pouvoir législatif ne soit pas abandonné à la jurisprudence, ce qui serait une régression. [...] Bref, ne prenons aucun risque au détriment des libertés publiques et individuelles. »
« Plus encore que la question procédurale, la création dun délit de manipulation mentale a suscité nos interrogations : la lutte contre les « sectes » nécessite-t-elle une législation spécifique ? Les sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen ny sont pas favorables. [...] En aucun cas il ne faut bouleverser le droit en créant un régime juridique spécifique ce qui, à terme, conduirait à limiter lexercice des libertés fondamentales. »
« La Ligue des droits de lhomme mettait récemment en garde les pouvoirs publics dans les termes suivants : Plus quen dautres domaines, la multiplication de la législation ne saurait remplacer laction concrète des pouvoirs publics et des associations.
Sattaquer directement aux associations
« Aujourdhui, il sagit de renforcer le dispositif répressif et de sattaquer directement aux personnes morales en permettant de les condamner, de prononcer leur dissolution en urgence ou de sopposer à leur implantation. »
« Je partage les réserves mentionnées dans le rapport de la commission des Lois : la responsabilité pénale des personnes morales est une innovation de la loi de 1994, dont aucun bilan na encore été dressé. Avant détendre son champ dapplication, il faudrait en établir un. »
« Une association ne peut être dissoute que pour ses propres turpitudes, non pour des condamnations dautres associations sur des affaires sans rapport avec son activité propre et quelquefois anodines. Je voterai contre cet amendement, dont une application généralisée nous réserverait bien des surprises... »
« Manipulation mentale »
« Cest ainsi que le délit de manipulation mentale introduit par lAssemblée nationale a été critiqué comme potentiellement dangereux pour ces libertés, et notamment pour la liberté religieuse. De surcroît, il existe déjà un arsenal juridique suffisant pour sanctionner les pratiques de déstabilisation mentale. Il faut les appliquer, ces mesures. Pourquoi bouleverser le droit ? »
« La création dun délit de manipulation mentale pourrait certes permettre dagir en amont, mais elle comporte néanmoins des dangers. Nous avons entendu les réserves des organismes qui ont été interrogés par le gouvernement, les protestations des représentants des Églises et des mouvements religieux officiels. On sait aussi que la Commission Consultative des Droits de lHomme et la Ligue des Droits de lHomme se sont montrées particulièrement réservées, suggérant plutôt un aménagement des textes généraux relatifs à labus de faiblesse ».
« Insérée dans le Code pénal au chapitre consacré aux atteintes contre les personnes, la nouvelle définition devrait lever les obstacles au déclenchement de laction publique, qui se heurtait jusquà présent aux entrées volontaires en sectes. »
On ne saurait être plus clair : le législateur veut pouvoir intervenir contre le choix libre et volontaire dun individu, et se donne les moyens de le faire en labsence de toute plainte de la personne concernée puisque des associations pourront se porter partie civile.
Atteintes aux libertés
« On emploie le mot secte à tout propos et hors de propos, on sen sert contre nimporte quoi et nimporte qui pourrait être atteint par cette imputation. Cet état desprit peut néanmoins être dangereux. Il faut évaluer plus soigneusement les risques datteinte aux libertés, fût-ce par ricochet. »
« Il y a une grande différence entre ceux qui ont connu les années noires : la liberté na pas le même goût pour ceux qui en ont été privés que pour les autres. De reste, pour ma part, très marqué par cette époque et jai compris quil ne fallait pas mettre nimporte quel texte entre toutes les mains. »
Compte-rendu des débats sur :
www.senat.fr
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