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Histoire dun homme respectable victime de la chasse aux sorcières
e 6 mars 2000, à lIsle-sur-Serein, près dAvallon, le Dr Yves Jullien se suicidait. Un acte par définition irrationnel, « dont les causes sont toujours multiples », selon lexpression de son épouse, Maya Blache. Mais dans ce cas, un acte qui aurait été déclenché par une rumeur persistante selon laquelle ce médecin, irréprochable par ailleurs, aurait été le gourou dune secte. Les membres de la prétendue secte, Epinoia, vivaient au château de lIsle-sur-Serein et avaient, selon leurs détracteurs, des activités troubles et peu recommandables.
Traîné dans la boue
Drôle de secte, en vérité, où lon soignait des patients envoyés par lhôpital psychiatrique dAuxerre, mais aussi par linstitution judiciaire. Quoi de plus officiel ? Finalement, le centre dirigé par Yves Jullien avait pignon sur rue. Alors, pourquoi ces rumeurs ? Pourquoi avoir prétendu que ce médecin ne létait plus, quil avait été radié de lordre ? La rumeur a couru pendant des mois. Elle navait pas le moindre fondement.
Mais au château de Llsle-sur-Serein, les membres de lassociation Epinoia vivaient en communauté. Leur look de soixante-huitards attardés dénotait dans le paysage local. De là à en conclure quEpinoia était un mouvement sectaire, il ny avait quun pas, qui a été allégrement franchi.
[...] Yves Jullien a été piétiné parce quil utilisait des techniques thérapeutiques qui lui étaient propres, parce quil fonctionnait hors des sentiers battus en compagnie de marginaux qui lui étaient chers. Il dérangeait, même sil ne sopposait pas ouvertement au système. Il demandait simplement le droit à la différence. Ce droit lui a été refusé. » (*)
La rumeur court...
Les témoignages recueillis auprès des anciens patients, leurs parents, les collaborateurs et les amis dYves Jullien montrent quon a traîné dans la boue un homme respectable :
« Nous avons souvent entendu dire quEpinoia était une secte, y compris par des personnes autorisées. Elles se sont trompées. Victimes elles aussi de la rumeur, elles lont répandue, avec une bonne foi évidente...
« Ce centre était le contraire dune secte. Il est impensable davoir pu prétendre une chose pareille. » « Lassociation avait un côté original et humain. Les patients avaient une liberté très importante. Il régnait une atmosphère fraternelle. »
« Yves Jullien était un homme droit, indépendant et étranger à tout enfermement sectaire. »
Le drame
Le Dr Jullien na pas survécu à la rumeur. Jeanine Tavernier, présidente de lUNADFI, sest expliquée dans lémission de France 2 Vie publique, vie privée du 21 mars 2001.
Lassociation, dit-elle, « ne fait pas denquête ». Répondant à Mireille Dumas, qui sétonne que lUNADFI ait donné un avis dans ces conditions, Mme Tavernier croit se rappeler quune personne dirigeant ce centre faisait partie du mouvement dun gourou indien, et admet que cette information a sans doute été communiquée par téléphone.
« Tout ce quon dit prend des proportions terribles » dit-elle, avant davouer quelle envisage de prendre plus de précautions à lavenir.
Selon la proposition de loi About, lUNADFI pourrait se porter partie civile dans tout procès impliquant une association baptisée secte par la rumeur. De quoi donner froid dans le dos.
S. I.
(*) LYonne Républicaine, 20/6/01
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