ne supercherie relance la polémique autour de la proposition de loi About-Picard, législation qui vise à interdire la liberté de conscience et dexpression en France :
Le sénateur Nicolas About et la députée Catherine Picard ont été contraints de revoir leur copie. La proposition Picard de créer un délit de manipulation mentale avait en effet déclenché de très vives protestations de la part des représentants des grandes familles religieuses et de personnalités engagées dans la défense des Droits de lhomme.
Dans leur texte de compromis, le terme manipulation mentale disparaît. Mais les auteurs, loin de renoncer à cette disposition devenue trop visible, tentent de se livrer à un camouflage en la débaptisant pour mieux la réintroduire dans un autre article.
LA SUPERCHERIE
About et Picard proposent donc, dans leur projet de loi, un amendement au code pénal français (article 313-4 définissant labus de faiblesse), qui réprimerait le fait de mettre quelquun en « état de sujétion », psychologique ou physique, par « lexercice de pressions graves et réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement. ».
Cet amendement, comme le souligne Le Monde du 12 janvier 2001, reprend pratiquement mot pour mot la définition de la manipulation mentale figurant dans le projet de loi Picard.
Le professeur de droit François Terré estime dans Libération du 25 janvier que la nouvelle définition est exactement pareille à lancienne et tout aussi dangereuse.
« Le texte parle de réprimer les techniques propres à altérer son jugement Mais tout le monde sen sert de ces techniques, moi comme professeur, vous comme journaliste, la communication publicitaire, la télévision. Et tous les parents qui élèvent leurs enfants. »
Le texte About-Picard propose également de punir ce délit révisé de peines alourdies par rapport au projet de loi Picard, peines pouvant aller jusquà cinq ans de prison et cinq millions de francs damendes.
Ce tour de passe-passe apparaît à de nombreux observateurs comme une tentative évidente de manipulation du Sénat, des représentants religieux et des défenseurs des droits de lhomme, afin de leur faire croire quils ont été entendus et que leurs craintes légitimes ont été prises en compte.
Il est clair que pour des extrémistes bien décidés à réussir à détruire la libre expression religieuse en France, la fin justifie les moyens ceux-ci pouvant aller jusquà exercer « des pressions graves et réitérées ou des techniques propres à altérer le jugement. »
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