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n novembre dernier, une résolution adoptée par lAssemblée Parlementaire du Conseil de lEurope recommandait louverture dune enquête sur la discrimination fondée sur la religion en France. La résolution exprime de vives préoccupations par rapport à la proposition de loi (About-Picard) actuellement en cours dexamen, qui donnerait au gouvernement français le pouvoir de dissoudre les minorités religieuses.
LAssemblée remarque que « cette loi semble dirigée contre les minorités religieuses, qui sont péjorativement qualifiées de sectes dans la proposition. »
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Dans une société démocratique, on ne peut pas diriger des lois contre certains groupes sociaux, simplement parce quils [...] ne sont pas appréciés par les forces politiques au pouvoir.
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La résolution indique : « Dans une société démocratique, on ne peut pas diriger des lois contre certains groupes sociaux, simplement parce quils sont impopulaires ou ne sont pas appréciés par les forces politiques au pouvoir. Un tel procédé emporte violation du droit à labsence de discrimination fondée sur la religion, protégé par larticle 14 de la Convention Européenne des Droits de lhomme », et souligne que les dispositions de la proposition de loi portent également atteinte à la liberté de pensée, de conscience et de religion (article 9), et à la liberté de réunion pacifique et dassociation (article 11).
En raison de « lurgence de la situation et de lampleur des préjudices que cette loi pourrait causer », lAssemblée a nommé un rapporteur, M. Cevdet Akçali, chargé d « étudier les dispositions de cette loi et de déterminer si elles sont conformes à la Convention Européenne des Droits de lhomme et aux autres normes relatives aux droits de lhomme élaborées par le Conseil de lEurope et dautres instances internationales, et dexaminer les plaintes concernant la discrimination fondée sur la religion. »
En tant que membre du Conseil de lEurope, la France a accepté de se conformer aux accords internationaux destinés à protéger et à maintenir la liberté de religion en Europe. Les tentatives actuelles pour stigmatiser les minorités religieuses constituent une violation directe de ces accords.
Les membres de lAssemblée marquent ainsi avec une grande fermeté que permettre à la France, ou à tout autre membre du Conseil de lEurope, de violer les conventions pour la protection des droits de lhomme en adoptant une législation visant uniquement certaines minorités, « cest ouvrir la porte à des pratiques discriminatoires et intolérantes qui risquent de saper les fondements mêmes dune société démocratique ».
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