LORS QUE le gouvernement cède à la pression médiatique savamment entretenue
par certains lobbies, les tribunaux ne sintéressent quaux faits,
dans la mesure où ceux-ci relèvent de la loi. Ils sont le dernier
bastion protecteur pour tout citoyen accusé à tort par des groupes
dinfluence et cloué au pilori par les médias.
Le tribunal dAix-en-Provence a rempli sa mission de justice en
rendant un jugement serein le 11 janvier dernier, malgré dintenses
pressions sociales et politiques.
Ignorant six années de calomnies répandues par les ennemis de
la liberté de croyance, le tribunal a relaxé 22 membres du mouvement
La Famille (communauté chrétienne vivant selon la Bible). Le dossier objet
de la relaxe comportait des accusations variées dont celle dabus
sexuel sur la personne de leurs propres enfants.
Bien avant que le député Jacques Guyard nait inscrit, en 1996, La Famille sur sa liste noire du religieusement incorrect, liste aujourdhui discréditée, lui-même et dautres avaient déjà uvré à la destruction de ce mouvement.
Les accusations portées contre La Famille à Aix-en-Provence avaient donné lieu en 1993 à une perquisition
musclée de la gendarmerie, poussée à lhystérie par le front extrémiste
anti-sectes : Guyard - ADFI.
Des pratiques dignes de lInquisition
La violence de la perquisition avait choqué les autorités religieuses
du monde entier. Le très respecté Pr Gordon Melton, historien des religions, écrivait alors : « Plus de 200 policiers, brandissant des haches et des armes
automatiques, entrèrent dans leurs maisons le matin du 9 juin
1993. Cinquante adultes et quatre-vingt-dix enfants furent mis
en garde à vue. Ils menottèrent les parents et les traînèrent
sans ménagement dans une allée de graviers sous les yeux de leurs
enfants. Une adolescente de 15 ans resta en sous-vêtements, menottes
aux poignets, pendant quatre heures. Durant les deux jours qui
suivirent, les membres de La Famille furent soumis à des interrogatoires
intenses, et le commissaire leur fit part clairement à ce moment-là
de son intention de détruire les « Enfants de Dieu » (ancien nom de La Famille, ndlr), de leur retirer la garde de leurs enfants et de les emprisonner.
Pendant ce temps-là, les plus jeunes furent emmenés dans des centres
aux allures de forteresses, et furent cuisinés sans pitié. »
Une adolescente
de 15 ans resta
en sous-vêtements,
menottes aux poignets, pendant quatre heures. |
Six ans plus tard et à la lumière de la décision du tribunal dAix-en-Provence,
donner le nom de bavures à ces exactions serait bien en dessous
de la vérité.
Lorganisation internationale Human Rights Without Frontiers (HRWF, droits de lhomme sans
frontières, ndlr) souligne que dans cette affaire, le système judiciaire a rendu
la justice en dépit des pressions intenses du gouvernement visant
à en faire un procès en hérésie.
LHRWF déclare : « La décision est particulièrement encourageante, compte tenu
du fait que le ministre de la Justice française avait auparavant
envoyé une circulaire aux juges les incitant à soutenir la mission
gouvernementale de « lutte contre les sectes » et le groupe anti-sectes
« ADFI ». Notons également quAix-en-Provence est le fief du Dr Jean-Marie Abgrall, gourou bien connu de « lanti-sectarisme ».
Ajoutons à cela que le rapport parlementaire français de 1996
avait pris pour argent comptant linformation selon laquelle lune
des habitudes de La Famille était de prostituer ses enfants, et lon peut comprendre pourquoi
existait un certain doute quant à la probabilité dune décision
impartiale pour les membres de La Famille. »
Malgré cela, les communiqués de presse des organisations hostiles
aux nouvelles religions et diffamant La Famille en les accusant dabuser de leurs enfants furent repris et imprimés
en France par les médias pendant des années, sans discernement,
sans que nul ne fasse la moindre tentative pour vérifier les faits
en question.
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Cour Européenne des droits de lhomme à Strasbourg : « Le droit
à la liberté de religion garantie par la Convention exclut tout
droit de lÉtat à déterminer si les croyances religieuses ou les
pratiques liées à ces croyances sont légitimes ou non. »
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Qui osera aujourdhui évoquer la terrible détresse des enfants,
pendant et après les perquisitions, les menées inquisitoriales
des autorités, les interrogatoires interminables, les tentatives
de manipulation psychologique dont ils ont fait lobjet pour les
faire parler de ce quils auraient subi. Ces agissements ne sont-ils
pas justement ceux dont on accuse les membres des sectes coercitives dangereuses, pour employer la terminologie à la mode ?
Le Pr Melton rapporta que les plus jeunes, terrifiés, affamés et traumatisés,
eurent à subir des interrogatoires policiers et ceux dun psychiatre
intervenant notoirement aux côtés de lADFI. Si cela est vrai,
cela en dit long sur les persécuteurs de ces enfants puisquil
fut établi que « bien que séparés de leurs parents et malgré la pression subie,
les enfants nièrent tout abus sexuel ».
LADFI continuera-t-elle à répandre des rumeurs gratuites ?
Le gouvernement va-t-il continuer à financer de telles activités
avec largent public ? |
Malgré tout ce qui avait été entrepris par lADFI, ce mouvement,
a survécu, et aujourdhui le tribunal dAix-en-Provence a rejeté
toutes ces accusations infamantes et infiniment traumatisantes
pour les membres de La Famille, petits et grands.
Quelquun a-t-il présenté ses excuses, cherché à se faire pardonner
des victimes, rassuré les enfants et offert des compensations
financières pour leurs souffrances, si tant est quelles fussent
quantifiables ?
Hélas non. Et selon Libération (15 janvier 1999), Jacqueline Burguière, présidente de lADFI
Provence, sinterrogeait sur cette décision « à lheure où le ministre de la Justice multiplie les circulaires
antisectes ».
Le tribunal a démontré par sa décision que les pressions politiques
et sociales de cette nouvelle inquisition nont pas encore totalement
infiltré toute la France.
La justice a triomphé. Cependant, la phrase « Non coupable, vous pouvez vous en aller » ne réparera jamais ces six ans de persécutions. LADFI continuera-t-elle
à répandre des rumeurs gratuites ? Le gouvernement va-t-il continuer
à financer de telles activités avec les fonds publics ?