E RAPPORT ANNUEL 1998 dAmnesty International publié récemment mentionne pour la
France « à nouveau des allégations de mauvais traitements, viols, fusillades
et assassinats de personnes non armées par des officiers de police ».
Selon lun des exemples dont fait état ce rapport : « Quatre officiers de police de Bordeaux étaient incarcérés en
juin alors quils faisaient lobjet dune enquête sur les charges
présumées de viol et complicité de viol avec abus dautorité. Le rapport de police indique quun officier de police appelé
sur la scène dun accident de voiture et ayant trouvé la conductrice
en état divresse, lui aurait déclaré quelle ne serait pas poursuivie
si elle acceptait de coucher avec lui et ses collègues. Plusieurs
jours après laccident, il laurait appelée chez elle, laurait
frappée avec une matraque et violée. Selon la plainte déposée
par cette femme auprès de lIGPN (inspection générale de la police
nationale), lofficier de police revint chez elle quelques jours
plus tard, cette fois-ci avec ses collègues, et elle fit lobjet
dun viol collectif. Les quatre officiers, mis en garde à vue
à la demande du procureur de Bordeaux, et placés en isolement,
nièrent les accusations. »
Amnesty International rapporte un autre cas : « En octobre, un architecte égyptien aurait été agressé par quatre
officiers de police en civil qui lui auraient fracturé la jambe,
à la suite dune méprise sur son identité. Ahmed Hamed était en
France avec sa mère, patiente de lhôpital américain de Neuilly,
lorsquil fut approché par des officiers de police dans une laverie
automatique. Il fut menotté et emmené de force dans une voiture.
Comme il tentait de se débattre, croyant quil était kidnappé,
il fut frappé violemment et on lui brisa la jambe. »
Le rapport dAmnesty International cite également un rapport publié
au début de lannée par le Comité des droits de lhomme des Nations
unies. Le comité sest déclaré sérieusement inquiet du nombre et de la gravité des allégations de mauvais traitement
par des officiers de police. Il critique aussi « léchec ou linertie des procureurs dans lapplication de la
loi lors denquêtes sur des violations des droits de lhomme lorsque
des officiers de police sont mis en cause, ainsi que les délais
et la lenteur excessive des procédures et des poursuites lors
de violations de droits de lhomme présumées mettant en cause
des officiers de police ».