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Éthique & Liberté - Le journal des Droits de l'Homme de l'Église de Scientologie
La France mise à l'index  

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PSYCHIATRIE
ET DROITS DE L’HOMME :

    L’histoire d’une supercherie

    Par Frédéric Grossmann
    Président de la Commission
    des Citoyens pour les Droits de l’Homme
     

Assemblée Nationale
Manifestation des membres de la Commission des Citoyens pour les droits de l’homme dénonçant les abus de la psychiatrie.

 

    ALORS QUE l’on vient de célébrer le 50e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la France continue à détenir quasiment sans conteste un record mondial en ce qui concerne les atteintes aux droits de l’homme dans le domaine de la psychiatrie.

    Cette affirmation surprendra sans doute, voire, choquera certains. Mais elle repose pourtant sur un certain nombre de faits, tels que des statistiques ou des réglementations existantes dangereuses, et peut se vérifier à travers de nombreux exemples d’abus avérés et parfois sanctionnés.

    L’arrestation, il y a quelques mois, d’infirmiers d’un hôpital psychiatrique de l’Est de la France pour des violences sur un patient ayant entraîné la mort en est un exemple. Monsieur R., qui vient de subir trois mois d’internement en psychiatrie, peut aussi en témoigner. Il était accusé d’avoir tiré au fusil sur la voiture de son voisin. Plusieurs mois s’écoulèrent avant que son voisin, étonné, n’aille trouver la justice pour dire que ce n’était pas vrai. Il fut alors relâché, mais reste toujours soumis à un traitement psychiatrique.

 

Assemblée Nationale
« Les médias ont un rôle important à jouer pour faire connaître le vrai visage de la psychiatrie » déclare Frédéric Grossmann, Président de CCDH France.

 

    Enfer à Besançon

    La cour d’appel de Besançon a sanctionné l’année dernière trois infirmiers psychiatriques poursuivis pour violences sur des patients de l’hôpital psychiatrique voisin de Novillars.

    Laissés à eux-mêmes dans un pavillon, des infirmiers ont fait subir à leurs patients un véritable enfer, digne de Vol au dessus d’un nid de coucous. Au cours de l’audience ont été évoqués coups, humiliations – telles que faire mettre les patients à genou pour mendier leur repas – et même de forts soupçons de viols.

    Ces personnes particulièrement vulnérables, confiées à leurs « soins », n’ont pas alors trouvé auprès du corps médical la protection qui leur était due. Selon certains membres du personnel, le médecin psychiatre, chef de service, aurait été informé à plusieurs reprises de ces faits. Pourquoi n’a-t-il pas tenté d’arrêter ces horreurs ?

    « Des infirmiers, qui avaient versé de l’éther sur le sexe d’un patient puis mis le feu, n’ont reçu qu’une sanction administrative assez légère. Les violences étaient connues, mais rien n’était fait. »
    La Commission des Citoyens pour les droits de l’homme (CCDH) – un groupe créé par l’Église de Scientologie en 1969 et qui compte aujourd’hui 128 représentations dans 29 pays, a suivi cette affaire et s’est constituée partie civile. Au cours de l’audience, elle a pu dénoncer l’irresponsabilité de psychiatres à qui est confiée la garde des patients et qui s’en désintéressent au point de les laisser maltraiter.

    Cette affaire n’est pas unique en France. À l’hôpital de la Celette en Corrèze, deux infirmiers ont été condamnés pour les mêmes motifs. Récemment, deux infirmiers de l’hôpital psychiatrique de Ravenel dans les Vosges ont été arrêtés pour violences sur des patients, violences ayant conduit au décès de l’un d’eux. Nicole, infirmière à la retraite de cet hôpital, témoigne : « Des infirmiers, qui avaient versé de l’éther sur le sexe d’un patient puis mis le feu, n’ont reçu qu’une sanction administrative assez légère. Les violences étaient connues, mais rien n’était fait. »

    La loi du silence règne toujours dans l’univers psychiatrique et beaucoup d’affaires ne vont jamais devant la justice car les victimes sont trop intimidées et effrayées.

     

    Internements abusifs

    À Paris, des psychiatres sont employés par l’infirmerie de la préfecture de police pour décider si les personnes conduites devant eux par la police doivent faire l’objet d’un internement psychiatrique. C’est sans doute là un point noir en ce qui concerne les Droits de l’Homme en France. Le résultat est plus qu’inquiétant. Il y a à Paris plus d’internements que dans un pays comme l’Angleterre, soit plus à Paris que dans un pays de 60 millions d’habitants !

    Comment expliquer ce chiffre sinon par une habitude établie en France de traiter en psychiatrie de problèmes qui relèveraient  dans d’autres pays soit de la justice, soit des services sociaux ou simplement de la vie privée de chaque individu.

    Si au pays des droits de l’homme, les internements parisiens restent le symbole d’une certaine répression psychiatrique, il existe en fait un problème structurel qui fait que la France se singularise par rapport aux autres pays européens par un poids excessif de l’institution psychiatrique.

    La loi française qui régit les internements reste fortement inspirée d’une loi datant de 1838, confiant à l’administration la décision d’interner ou non. Pourtant, théoriquement, d’après notre Constitution, toute mesure privative de liberté devrait être prise par la justice. Une recommandation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe préconise d’ailleurs de « confier la mesure d’internement à un juge ».

    Cette loi, sans doute inspirée des « lettres de cachet » monarchiques, explique à elle seule le nombre excessif d’internements dans notre pays. À partir de cette loi, une sorte de tradition de l’internement s’est développée en dépit de la nécessaire protection dont doivent bénéficier les citoyens.

    Des statistiques récentes du Ministère des Affaires sociales sur le nombre d’internements par département font apparaître une pathologie psychiatrique spécifique par région.

    En fait, le seul facteur qui explique cette disparité des « maladies mentales » est la politique administrative choisie.

    L’internement reste donc un arbitraire administratif susceptible de toucher n’importe quel citoyen.

    Des cas d’internements psychiatriques abusifs existent bien en France aujourd’hui. À peu près 200 personnes sont internées irrégulièrement chaque année en France, d’après les décisions de justice ordonnant leur sortie. Ce chiffre représente les seules personnes qui ont pu contacter la justice pour se plaindre de leur internement et qui ont été « libérées ».

    Souvent, les internés, abrutis de drogues annihilant la volonté et coupés de l’extérieur ne peuvent faire aboutir une demande de sortie judiciaire. Un livre récent de Marie-Christine Dwelles, intitulé Le Séquestré de Montfavet, paru aux éditions du Rocher, dénonce l’internement abusif d’un homme dans l’hôpital psychiatrique de Montfavet près d’Avignon, là même où mourut Camille Claudel.

    Cet homme a passé plus de quinze ans de sa vie dans des conditions indignes d’un être humain, de cellule en cellule et de punitions en punitions pour des « troubles mentaux » qui n’ont même pas été prouvés. Il est sorti cette année avec l’aide d’un avocat et d’un véritable comité de soutien.

    La France a été condamnée par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe en octobre 1997 pour un cas similaire où une personne avait subi un internement psychiatrique arbitraire après quelques mois de détention, sans même être sorti de prison.

    Récemment encore, un livre de Norbert Jacquet intitulé Airbus dénonçait l’internement psychiatrique subi par un pilote de l’Airbus accidenté il y a quelques années en Alsace. Selon cet auteur, en l’internant pour des raisons de santé mentale, son témoignage gênant, qui mettait en cause la sécurité de l’avion, se trouvait ainsi discrédité.

    Face à cette question cruciale de l’internement, la Commission des citoyens pour les droits de l’homme se bat pour faire modifier la loi. Elle propose notamment que ce soit la justice (et non l’administration) qui puisse prendre la décision d’interner, après un débat contradictoire avec la personne concernée. C’est une proposition de bon sens partagée par de nombreux individus et groupes de droits de l’homme.

     

    Le record de consommation de psychotropes

    Le problème des internements psychiatriques, choquant en eux-mêmes, est amplifié par le fait que les traitements psychiatriques peuvent être particulièrement destructifs pour l’individu.

    Il est maintenant de notoriété publique que la France est le premier consommateur au monde de produits psychotropes. 12 % de la population prennent régulièrement, sous une forme ou une autre, des drogues psychiatriques, soit trois à quatre fois plus que nos partenaires européens.

    Cela signifie-t-il que les Français ont une tendance plus marquée aux « troubles mentaux » que leurs voisins ? Évidemment non. De même que les disparités des internements forcés sont liées à des politiques administratives, la dangereuse surconsommation de drogues psychiatriques est créée artificiellement.

    Le rapport du Dr Zarifian de 1996 dénonçait la collusion entre de grands laboratoires pharmaceutiques et des psychiatres influents qui font la promotion de ces produits auprès des médecins généralistes et du grand public, habituellement contre espèces sonnantes et trébuchantes.

     

    Des milliards pour la « recherche »

    Depuis des années, les psychiatres annoncent qu’ils sont « au bord d’une grande découverte » dans leur compréhension du mental ; ou ils annoncent la dernière « drogue miracle » qui apportera le bonheur à tous. Et chaque année, sur la base de ces promesses, des milliards viennent s’ajouter aux milliards déjà dépensés en recherche – pour envoyer de nouveaux rats dans des labyrinthes et tester plus de pilules chimiques sur de nouveaux cobayes et de nouveaux singes. Pour quel résultat ? Les statistiques de la « santé mentale » continuent à empirer – selon les psychiatres eux-mêmes.

    Les hommes politiques doivent se réveiller devant ce scandale national et mener une véritable enquête sur les résultats réels de l’industrie psychiatrique et ses violations des droits de l’homme. La France ne peut tolérer ce coût en vies humaines, ni se permettre les milliards de francs gaspillés dans des traitements qui s’avèrent en fait nocifs.

     

 
 

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