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L’assassin de Pascale Brumann, dont la famille a reçu 980 000 francs en mars, avait suivi des « soins » psychiatriques pendant des années ! Qu’est-ce qui a mal tourné ?
ascale Brumann n’était pas la première victime d’Eric Hauert, agresseur sexuel mentalement perturbé. Et l’éclaireuse de 20 ans de Zurich ne fut de loin pas la première victime innocente à mourir entre les mains d’une personne dérangée supposée « guérie » par la psychiatrie.
Hauert a mis brutalement fin à la vie de Mlle Brumann en 1993, alors qu’il était en week-end de congé de l’Hôpital X. Se fondant sur leur formation et prétendue compétence, les psychiatres traitant Hauert ont autorisé l’excursion sans surveillance du tueur, en le déclarant « sans danger pour la collectivité ».
En mars de cette année, la famille Brumann a accepté un règlement de 980 000 francs du canton de Zurich — en maigre compensation du traumatisme. Mais cela ne règle en rien les nombreuses questions soulevées.
Cette tragédie doit être suivie par une enquête indépendante et non réfrénée sur les méthodes employées par l’industrie psychiatrique et sur sa relation avec l’État. Car ce n’est pas « par hasard » que Hauert recevait des soins psychiatriques alors qu’il violentait et tuait un autre être humain. Cela correspond à un schéma qui, il y a bien longtemps, aurait dû faire prendre aux politiciens responsables des mesures, pour des motifs aussi bien humanitaires que purement financiers.
Comme il a été indiqué dans un autre Éthique & Liberté, on estime que les « services » psychiatriques financés par l’État coûtent aux contribuables suisses 2,6 milliards de francs par an. Le contribuable subventionne la « recherche » psychiatrique soutenue par l’État. Il paie à nouveau pour soutenir les psychiatres dans leur monopole commercial lucratif protégé par l’État. Puis paie la note lorsque les victimes de « traitements » violents et de drogues puissantes sont amenées à plus de violence, comme dans le cas Brumann et de nombreux autres cas similaires tout aussi alarmants.
Cette autre édition d’Éthique & Liberté le signalait déjà : si la charge financière écrasante ne suffit pas à persuader les autorités suisses qu’une telle enquête s’impose, les statistiques croissantes de crimes violents — qui « tout à fait par hasard » sont parallèles à l’augmentation de l’usage de psychotropes — ne peuvent pas être ignorées. Combien de Pascale Brumann faudra-t-il ?
“Les erreurs” coûtent des milliards — et des vies
L’« expertise » psychiatrique n’a manifestement pas aidé à évaluer et à prédire le comportement de Hauert. De même que le « traitement » psychiatrique ne l’a pas guéri. Echec de taille. Demandez-le à la famille Brumann. Dans leur cas, les autorités ont renoncé à entreprendre d’autres actions qu’une indemnisation, mais elles ne peuvent pas juste balayer le plus gros du problème sous le tapis avec un règlement financier. Surtout que le canton règle l’addition, et non les psychiatres « responsables » d’Hauert...
Les citoyens privés ont aussi payé de plus d’une manière. Car une longue liste de cas précédents prouvent que la mort de Pascale Brumann n’a rien d’une « erreur malheureuse mais exceptionnelle ».
L’homme qui a, au hasard, attaqué et essayé d’étrangler une Tessinoise de 59 ans en février 1997 avait, peu de temps auparavant, reçu un « traitement » psychiatrique. Il en va de même pour une Fribourgeoise de 40 ans qui, en 1994, a mortellement blessé ses enfants de 3 ans et 7 mois. Au moment de la folle fusillade, elle consommait des psychotropes. Quant au maître d’école qui a tué sa femme et son fils de 2 ans avec une paire de ciseaux en 1993, il suivait, à l’époque, une « thérapie » psychiatrique à Herisau.
De même pour l’homme de 39 ans qui a tué un chef de la police zurichoise, il y a quelques années. Il venait à peine de quitter les mains des psychiatres lorsqu’il a commis ce meurtre insensé.
D’autres ont dirigé leur violence contre eux-mêmes. Monsieur D., de Lugano, s’est suicidé en 1992. Il avait suivi des « traitements » psychiatriques pendant des mois avant de s’ôter la vie. Il avait exprimé auparavant sa douleur quant aux « effets secondaires » des puissants médicaments qu’on le forçait à prendre. Il suppliait continuellement son psychiatre d’arrêter le traitement qui, disait-il, le détruisait complètement.
“Soigné” par des autorités psychiatriques
La violence causée par la psychiatrie ne se limite pas à la Suisse.
En septembre 1996, Armin Schreiner, 27 ans, kidnappa Natalie Astner, 9 ans, à Epfach en Bavière. Il la traîna dans la forêt, la déshabilla et la frappa jusqu’à la rendre inconsciente. Puis il la jeta dans la rivière Lech où l’enfant mourut.
Scheiner avait déjà fait de la prison quatre fois pour des crimes sexuels. Depuis août 1994, il recevait des traitements psychiatriques. Une fois libre, il suivit une psychothérapie. Résultat, on le certifia sans « aucune anormalité mentale ou sexuelle » et il fut déclaré « guéri » par l’autorité psychiatrique. Mais la cure avait des défauts... comme peut en témoigner la famille de Natalie Astner.
Un autre cas, américain celui-ci, équivaut à la récente tragédie suisse causée par Erich Hauert, détruit par la psychiatrie.
Edmund Kemper, 15 ans, a confessé l’assassinat, avec une arme à feu, de ses grands-parents. Il fut envoyé dans un hôpital psychiatrique à San Luis Obispo, en Californie. Cinq ans plus tard, sur recommandation de deux psychiatres, il fut libéré, étant « guéri ».
Trois ans après sa « cure » psychiatrique, Kemper décapita deux femmes. Quelques mois plus tard, il tua une fille de 15 ans, l’agressa sexuellement puis démembra son corps mort.
Seulement deux jours après le dernier de ses meurtres brutaux, Kemper fut examiné — à nouveau par deux psychiatres. Démonstration désastreuse de l’abjecte inutilité de l’évaluation psychiatrique : ils n’apprirent rien de ce qui se passait vraiment dans le mental de Kemper — ou dans sa vie. Tous deux témoignèrent devant le tribunal qu’il était tout à fait sain d’esprit. L’un dit : « Il a très bien réagi aux années de traitement. Je ne vois aucune raison psychiatrique de le considérer dangereux pour lui-même ou tout autre membre de la société. »
L’année suivante, Kemper avoua avoir tué huit femmes — cinq massacres de plus après que les deux psychiatres l’aient déclaré « sain d’esprit ». Une des victimes était sa mère.
“Plus aucun signe de démence”
Voici un cas parmi de nombreux autres qui montrent la nécessité impérative d’entamer une enquête indépendante et objective sur les méthodes psychiatriques.
Un déséquilibré mental fut interné dans l’« Hôpital psychiatrique pour déments dangereux » à Langbroe en Suède. Il avait agressé une infirmière lors d’une cure de sevrage de la morphine.
Trois mois plus tard, considéré comme guéri, il fut renvoyé chez lui. Durant l’année qui suivit, il fit deux autres séjours dans le même hôpital psychiatrique. Il fut déclaré « guéri » puis relâché trois fois dans la société. Finalement, son psychiatre traitant, le professeur Olov Kinbert, déclara que son patient ne présentait « plus aucun signe de démence » d’après les critères « scientifiques » de sa profession et le libéra définitivement.
Dix-neuf ans après que la « thérapie » psychiatrique l’eut transformé en un « membre valable de la société », l’homme se constitua prisonnier. Le fait qu’il avait passé sa vie sous stupéfiants n’était qu’un détail. Cela se passait le 7 mai 1945. L’homme se nommait Hermann Goering. C’était l’un des premiers maréchaux ayant œuvré à la prise de pouvoir d’Hitler, également son bras droit et son complice, celui-là même qui planifia la « solution finale » et l’exécuteur le plus zélé du plan nazi pour la conquête du monde.
Plus de soixante ans séparent le « traitement » psychiatrique et la « guérison » d’Hermann Goering et d’Erich Hauert. Chaque année, des psychiatres proclament qu’ils sont « sur le point de faire une découverte capitale » dans le domaine du mental ; ou alors, ils présentent le dernier « médicament miracle » qui rendra tout le monde heureux.
Et chaque année, au nom de toutes ces promesses, des milliards de francs, de dollars et de marks sont dépensés pour la « recherche », des milliers d’autres rats sont envoyés dans des labyrinthes et d’innombrables singes et cochons d’Inde testent les plus récentes trouvailles chimiques.
continu...
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