Comptes et mystères
Les comptes de la MILS sont donc désormais connus.
Nul ne contestera que le public a le droit de savoir à quoi le gouvernement utilise largent des citoyens et quil devrait être facile davoir accès à ce type dinformations. Dans ce cas, pourtant, nous avons eu une fois de plus confirmation que cette « mission de lutte », la MILS, nétait pas seulement une agression organisée contre les minorités religieuses et philosophiques, mais quelle sattaque aussi au respect des droits démocratiques.
La MILS sest battue bec et ongles pour éviter la transmission de ses comptes à Éthique et Liberté, et cela malgré une décision de la Commission dAccès aux Documents administratifs (CADA), qui permet à tout citoyen dexercer son droit de contrôle sur la gestion publique. Lextraordinaire poste « voyages » pourrait apporter une explication avec son million et demi de francs dépensé en déplacements aux quatre coins du globe : Nijni-Novgorod, Ouagadougou, Chypre, Tananarive, Varsovie, St Martin, St Denis de la Réunion, Pointe-à-Pitre, Rio de Janeiro, Sao Paulo et je vous épargne la liste complète, car je men voudrais de jouer les Madame de Sévigné.
Pourquoi ce globe- trotting effréné avec largent des contribuables français ?
Alain Vivien nest plus là pour répondre à cette question puisquil a démissionné de son poste de président de la MILS.
Peu avant, le cabinet du Premier Ministre avait donné son feu vert pour la publication des comptes de la mission interministérielle.
De deux choses lune : soit de sérieuses menaces se préparent contre lÉtat français dans les villes froides de Russie, au fin fond de lAfrique Noire ou sur le sol de la Nouvelle-Zélande, voire même dans des endroits paradisiaques. Soit les membres de la MILS, organisme à vocation nationale, font autre chose que ce quils sont censés faire et préféreraient que les Français nen soient pas informés.
De façon paradoxale, la MILS accuse constamment les mouvements minoritaires de commettre des irrégularités financières et dénonce leur manque de transparence. On ne saurait mieux décrire les caractéristiques de son propre fonctionnement.
Nous savions déjà que les financements publics alloués à la MILS étaient utilisés en réalité à lencontre des principes de la démocratie et plus particulièrement à lencontre de la liberté de conscience. Son budget ne fait quen apporter des preuves supplémentaires.
Nest-ce pas la version « fonction publique » de labus de bien social que les juges pénalisent lourdement dans le domaine de lentreprise et des associations ?
Danièle Gounord
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