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Le Rapport 2000 du Département dÉtat dénonce latmosphère dintolérance à légard des minorités religieuses en France.
omme chaque année, le Département dÉtat américain a publié le 5 septembre dernier son rapport 2000 sur la liberté religieuse dans le monde, qui examine la situation de 194 pays.
Cinq pays européens, dont la France, sont accusés de « stigmatiser certaines religions en les associant à tort à des sectes dangereuses. »
Le rapport rappelle que la commission parlementaire de 1995 a identifié comme « sectes » 173 groupes, qui nont été ni entendus ni informés des raisons pour lesquelles ils figuraient sur cette liste, et qui ne disposent daucun recours puisque la liste fait partie intégrante dun rapport parlementaire qui ne peut être ni modifié ni amendé. La publicité faite autour de ce rapport « a contribué à créer une atmosphère dintolérance et à développer les préjugés à légard des minorités religieuses. »
Le rapport du Département dEtat fait également état de la discrimination dont sont victimes les membres de plusieurs minorités spirituelles, parmi lesquelles lÉglise de Scientologie, et sinquiète de la proposition de loi Picard qui « renforcerait les restrictions à lencontre de groupes spirituels et autres ».
Certains se demanderont ce que les Américains ont à gagner dans cette défense de la liberté de pensée et de religion. Et si justement, ils navaient rien à y gagner ? Sil sagissait simplement dêtre fidèles aux valeurs essentielles de la plus grande démocratie du monde, dont les pères fondateurs furent des protestants minoritaires puritains contraints démigrer pour des raisons religieuses et partis vers le Nouveau Monde pour être libres de vivre et de prier à leur guise ? Ce sont ces valeurs qui ont inspiré le Premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté de religion, et que le président de la MILS a pour sa part jugé bon de critiquer (Réforme, 19-25 novembre 1998).
« La liberté de religion est bien plus quun idéal américain », a déclaré le Secrétaire dÉtat Madeleine Albright en présentant le rapport du Département dÉtat.
Les Français nont pas besoin quon leur rappelle que la discrimination pour motifs religieux est tout aussi déplorable et inacceptable dans une démocratie moderne que la discrimination liée à dautres caractéristiques individuelles. Mais il semble quil faille le répéter à certains de nos hommes politiques, dont les positions radicales isolent la France.
En effet, le mouvement anti-sectes français refuse obstinément tout dialogue avec les groupes quil attaque. Ce refus du contact est une approche radicalement différente de celle que recommande par exemple le gouvernement suédois ; celui-ci conseille le dialogue avec les groupes plutôt que la polarisation sur les problèmes. Cest aussi la recommandation émise par lOrganisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE).
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