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OUS, LES SOUSSIGNÉS, à la suite dune conférence dexperts internationaux en droits de lHomme et en religions, avons conclu que lapproche récemment utilisée par la France à légard des minorités religieuses constitue une violation des normes internationales des droits de lHomme.
Il ressort des informations dont la conférence a pris connaissance que certains officiels du gouvernement et des personnes, à titre privé, ont créé une hystérie publique inutile qui est à lorigine dabus et de la marginalisation des minorités religieuses en France.
Les normes internationales auxquelles doit se plier le gouvernement français demandent la tolérance, le dialogue et le respect des groupes minoritaires, y compris les groupes minoritaires religieux. La Déclaration Universelle des Droits de lHomme, les Accords dHelsinki, la Convention sur les Droits Civils et Politiques et un récent rapport de lAssemblée du Conseil de lEurope (recommandation 1412 [1999]) appellent tous à la tolérance et au dialogue avec les minorités et le récent rapport de lAssemblée du Conseil de lEurope engage en particulier les gouvernements à encourager à légard des groupes religieux une approche qui conduira à la compréhension, la tolérance, le dialogue et la résolution des conflits, ainsi quà prendre de fermes mesures contre toute action discriminatoire ou qui marginalise les groupes minoritaires religieux ou spirituels.
La preuve fournie par une législation récemment proposée et des rapports gouvernementaux vis-à-vis de minorités démontrent une tendance anti-démocratique de dégradation et de marginalisation des minorités créant un climat de vive intolérance.
Ces actions de quelques individus en France nuisent à la réputation internationale de la France.
Nous affirmons, en particulier, que la récente proposition de loi concernant la dissolution de groupes supposés menacer lÉtat présentée par le sénateur About et M. Brard à lAssemblée Nationale, et qui a le soutien de M. Vivien, conduirait à une escalade dans de graves violations et dabus de pouvoir et soppose aux normes internationales de justice et de traitement équitable des groupes minoritaires.
Nous, les soussignés, affirmons avec force quil nexiste aucune raison justifiant de telles actions extrémistes contre les minorités religieuses et quune telle approche est entièrement en infraction avec les engagements internationaux de la France.
En conséquence, nous appelons les autorités françaises, les media français et le peuple français à modifier leur approche des minorités religieuses pour parvenir à un climat de tolérance religieuse et de respect pour les croyances des minorités religieuses, selon les accords internationaux des droits de lHomme. Nous demandons aux autorités françaises de prendre des mesures fermes et efficaces contre la discrimination, douvrir la porte au dialogue comme étant la véritable manière de résoudre les difficultés et les problèmes, ainsi que de faire observer les normes que la France a acceptées, en tant que signataire de diverses conventions internationales des droits de lHomme.
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