e Tribunal de Grande Instance de Paris vient de débouter, en date du 12 septembre 1997, lUNADFI (Union Nationale des Associations de Défense de la Famille et de lIndividu) de son action pour diffamation à lencontre de Louis Pauwels, éditorialiste bien connu, aujourdhui décédé, et du Directeur de publication du Figaro.
Lassociation sétait estimée diffamée dans larticle publié dans Le Figaro du 24 octobre 1996 sous le titre Sectes : lesprit dinquisition, par le passage ci-après :
« Depuis 1975, se sont instaurées des associations anti-sectes qui accusent globalement leurs adversaires de déstructurer les individus et de menacer les familles. La plus virulente dentre elles est lADFI (Association pour la Défense de la Famille et de lIndividu). Elle catalyse, sinon promeut des attaques contre les groupes spirituels non conformes. Japprends quelle sinspire dun courant de la psychiatrie américaine visant à la normalisation de la société par la destruction des nouvelles religions. [...] cette guerre contre les sectes réveille lesprit dinquisition et sapparente dans bien des cas aux procès en sorcellerie où la rumeur tenait lieu de preuve. »
« Il suffit désormais daccuser un groupe marginal de captation de la personnalité et manipulation mentale pour quil se trouve rangé au nombre des sectes, et, par là même, mobiliser contre lui lopinion générale. Cette nouvelle chasse aux sorcières bénéficie des subsides de lÉtat, et, sauf exceptions, du soutien sans réflexion des médias. »
La Cour a jugé que larticle traduisait, « de la part du journaliste, une mise en garde contre les excès pouvant porter atteinte à la liberté de pensée et dexpression, ainsi quun appel à la tolérance dans la légalité.
Or, dans une société démocratique, la manifestation dun tel point de vue doit, à lévidence, pouvoir contribuer, au même titre que dautres prises de position, au débat public sur le phénomène sectaire».
Ce jugement constitue un bel hommage posthume à lindépendance dun homme qui a toujours défendu la liberté dexpression plutôt que de se plier aux exigences de la pensée unique.
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