MYRIAM ZONNEKEYHN
La directrice des Affaires publiques de l’Église de Scientologie

a Belgique est entrée dans le nouveau millénaire, mais l’effervescence politique et les scandales des dernières années pèsent toujours lourdement sur la conscience de la nation. Et c’est loin d’être terminé.

Le plus perturbant est peut-être le modèle qui en a émergé et qui, si l’on en croit les leçons de l’Histoire, entraîne la Belgique sur un chemin potentiellement bien plus dangereux que tout ce que nous avons expérimenté dans les années 90.

Ce chemin est pavé d’intolérance.

La Commission des Droits de l’Homme sans Frontières, basée à Bruxelles, a tiré le signal d’alarme : « Quelques états européens ont déjà commencé à glisser sur une pente qui va conduire à de nouvelles formes d’intolérance et de discrimination à l’égard de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, pour leurs croyances religieuses minoritaires et non conventionnelles. »

La délégation de l’Union Européenne a instamment demandé, dans une déclaration adressée à l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), à la fin de l’année dernière, que des solutions soient trouvées « pour attaquer à la racine ce large éventail de causes de discrimination ou de violation des droits, dont font partie l’ignorance et le manque de compréhension de diverses croyances, la prétention à un monopole de la vérité et le besoin de boucs émissaires dans les époques de crise socio-économique. »

Nous n’avons pas manqué, en Belgique, de problèmes politiques demandant des boucs émissaires et nous n’avons pas manqué non plus de boucs émissaires. En fait, en 1997, une commission parlementaire en présenta au monde 189, sous la forme d’une liste noire de religions minoritaires et autres groupes.

La recherche de sensationnel sur les « sectes », et les actions répressives rivalisant avec les réactions des officiels chinois à l’égard du mouvement bouddhiste Falun Gong, sont encouragées par les extrémistes. Toutefois, le « problème » des « sectes » est environ 10 millions de fois moins susceptible de toucher la vie des citoyens belges que les problèmes de délinquance, de santé ou de chômage.

La Belgique a rejoint un courant alarmiste qui jusqu’à récemment demeurait principalement cantonné, en Europe de l’Ouest, à la France et l’Allemagne. Pourquoi ? Le professeur Gerhard Besier de l’Université d’Heidelberg concluait dans un article publié par « Die Welt » l’an dernier : « L’origine du conflit pourrait être une tentative européenne pour limiter le vaste domaine de l’idéologie, principalement pour des raisons politiques. »

La seule solution est d’adhérer à la protection des droits de l’Homme garantie par notre Constitution et par la Convention Européenne des Droits de l’Homme de façon sérieuse, en veillant à l’application de leurs principes de façon égale et honnête pour tous.

Selon la recommandation de l’année dernière de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, les gouvernements ne doivent pas seulement « encourager une approche des groupes religieux pour amener à la compréhension, à la tolérance, au dialogue et à la résolution des conflits », mais « prendre des mesures fermes contre toute action discriminatoire ou qui marginalise les groupes minoritaires religieux ou spirituels ».

Une conscience accrue du problème et la compréhension de tous ses aspects conduiront à sa résolution. Nous avons fait un pas dans cette direction avec ce premier numéro d’Ethique et Liberté en Belgique.

Parmi les signes encourageants, notons que certains pays de l’Union Européenne ont entrepris une démarche constructive en soutenant les principes des droits de l’Homme. En Italie, le gouvernement a récemment conféré la reconnaissance religieuse aux Témoins de Jéhovah et aux Bouddhistes ; en Suède, le gouvernement a accordé la reconnaissance religieuse totale à l’Eglise de Scientologie, comme l’explique notre article à la page huit.

Nous vous informons également sur la religion de Scientologie. Les Scientologues, dans notre pays et dans le monde, travaillent à résoudre les problèmes de délinquance, de drogue, d’analphabétisme et de dégradation des valeurs morales dans la société, et aident ainsi à bâtir un avenir meilleur.

Vos commentaires et votre point de vue sont les bienvenus.