es représentants des grandes religions et de nombreuses personnalités ont attiré lattention sur les dangers de la loi.
Le Cardinal Louis-Marie Bille, Président de la Conférence française des Evêques catholiques et le Pasteur Jean-Arnold de Clermont, Président de la Fédération protestante jugent, dans une lettre commune adressée au Premier Ministre Lionel Jospin, que la loi « semble à terme pouvoir porter atteinte aux libertés fondamentales ».
« Tout orateur ayant un ascendant naturel sur son auditoire pourrait être accusé de manipulation mentale », et dailleurs « tout discours religieux tend à convaincre ceux auxquels il sadresse ». Joseph Sitruk, Grand Rabbin de France, Libération, 25 janvier 2001.
« Le juge va devoir apprécier les choix de vie des personnes selon des critères qui peuvent varier. Que pensera le magistrat de la vie en congrégation et ses contraintes (choix dune retraite définitive, vux dobéissance et de chasteté, pratique du jeûne ? La personne ayant fait ce choix paraîtra peut-être manipulée, et son consentement sans valeur », sinquiète pour sa part Jean Vernette, Représentant de la Conférence épiscopale de France. Ouest France, 16 juin 2001.
« Nous constatons déjà les effets nocifs de la loi. Un exemple : les mairies peuvent décider daider des associations de formation. Or une fondation protestante a essuyé un refus parce que ses statuts faisaient référence à lÉvangile. », dénonce Jean-Arnold de Clermont, Président de la Fédération protestante de France. Le Figaro, 27 juin 2001.
« Qui a compétence pour définir une confession, un culte, une secte ? Le législateur ou le ministre ? Par définition, ils sont incompétents en matière de religion. » Jean Chelini, président du conseil scientifique de lInstitut de droit et dhistoire religieux dAix en Provence. Le Figaro, 13 juillet 2001.
« On ne construit pas une société en supposant que les citoyens sont des incapables majeurs. » Actualité des Religions, juillet-août 2001.
De vives protestations se sont élevées au niveau international : « La loi est une menace à la tolérance religieuse et aux libertés fondamentales qui sont au cur des valeurs politiques françaises. » Aaron Rhodes, président de la Fédération Internationale dHelsinki.
De son côté, lAssemblée parlementaire du Conseil de lEurope a exprimé sa préoccupation. Le 26 avril 2001, 50 membres de lAssemblée parlementaire du Conseil de lEurope signaient la déclaration n° 321, et : « Considérant que cette proposition de loi pourrait emporter violation des normes internationales et européennes relatives aux droits de lhomme » demandaient instamment aux parlementaires français « dattendre, pour poursuivre lexamen de la proposition de loi et procéder au vote, que le rapporteur ait soumis son rapport [sur la liberté religieuse et les minorités religieuses en France] à lAssemblée parlementaire du Conseil de lEurope. »
Une demande qui, comme on le sait, est restée sans effet.
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