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Ni Dieu, ni Maître
Que Vivien nhésite pas à ignorer certains principes constitutionnels na rien de nouveau. Certains lont peut-être oublié, mais en tant que député, il a été violemment critiqué par des responsables religieux et par la presse lors dun rapport paru en 1985 sur les nouveaux mouvements religieux, qui suggérait de restreindre leurs activités par des mesures illégales.
La Fédération Internationale dHelsinki (IHF) dénonce « lintolérance croissante de la société civile à légard de gens ordinaires en raison de leurs convictions religieuses personnelles».
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Le Monde (10/4/85) qualifia ses propositions de redoutables. Le Professeur J. Séguy les décrivit comme « dangereuses et inquiétantes » (Réforme, 20/4/85) et déclara que le rapport dans son ensemble était «un travail damateur ». LÉglise Catholique, par la voix de J. Vernette, alerta sur le danger de telles mesures.
Les positions de Vivien par rapport à la liberté de conscience nont pas varié depuis, ni lors de son passage dans le gouvernement Cresson en 1991.
Mi-1992, Vivien navait plus aucun mandat politique. Il allait bientôt resurgir dans le secteur privé, au comité de direction dun groupe anti-secte, bien décidé à voir son nom réapparaître dans les journaux, en partant à lassaut contre les religions minoritaires.
À partir de ce moment, il usa de toute son influence pour obtenir la création dune commission denquête parlementaire qui eut pour ultime conséquence la formation de la MILS et sa nomination comme président.
Dans lune de ses premières interviews en tant que président de la MILS en octobre 1998, Vivien fit clairement connaître sa position en dénonçant la clause fondamentale de la Constitution américaine qui protège la liberté de religion : « Le Premier amendement de la Constitution américaine, de 1791, interdit au législateur de légiférer en matière de prosélytisme alors quun législateur est là pour cela ! » (Réforme, 19-25 novembre 1998). Il nhésita pas à parodier la Déclaration des Droits de lHomme de 1789, en en déformant des extraits pour prouver son droit absolu à déterminer ce que chaque citoyen a le droit de croire.
Un mois auparavant, le Père Vernette déclarait dans La Croix (8/10/98) : « Dans la mouvance dun anticléricalisme résurgent en France, on utilise le problème sectaire comme fusée porteuse dune mise en cause des religions ».
Dautres sont allés plus loin que le père Vernette et décrivent ceux qui mènent la campagne contre les sectes comme des ennemis de la vérité.
La Fédération Internationale dHelsinki (IHF), organisation des Droits de lHomme très respectée, a dénoncé la nomination à la tête de la MILS dune figure de proue de la lutte anti-religieuse tel quAlain Vivien, dont lhistoire prouve la détermination à détruire certaines nouvelles religions.
De plus, pour souligner lintolérance religieuse très concrète exercée par la petite clique de politiciens qui entoure Vivien, l IHF ajoute : « Ceci a conduit à des rapports diffamatoires dans les médias, à des interdictions professionnelles, à une discrimination religieuse de la part des autorités françaises et à lintolérance croissante de la société civile à légard de gens ordinaires en raison de leurs convictions religieuses personnelles ».
Une image désastreuse de la France
Ignorant les critiques des organisations internationales sur la montée de lintolérance en France depuis son arrivée à la tête de la MILS, Vivien na apparemment pas jugé utile de modérer son extrémisme même lorsque son action a des conséquences néfastes pour dautres membres du gouvernement.
Dans son combat contre les soi-disant «sectes», A. Vivien fait cavalier seul, prenant le contrepied du système judiciaire et des positions exprimées par les ministres de lIntérieur et de la Justice.
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La Ministre de la Justice a fait lexpérience de la méthode Vivien en septembre dernier, quand lautocrate «anti-sectes» décida de lancer lun de ses assauts les plus sournois à lencontre dune religion minoritaire. Vivien se répandit devant les médias en accusations calomnieuses envers les scientologues, dans le cadre dun procès en cours à Marseille dans lequel des scientologues se trouvaient inculpés.
Des scellés concernant cette affaire avaient été détruits par erreur par le greffe du tribunal de Marseille. Le procureur de la République publia aussitôt un communiqué dans lequel il reconnaissait la pleine responsabilité de ses services, mise au point rapidement oubliée dans le sensationnalisme du déchaînement médiatique entretenu par les déclarations enflammées de Vivien. La Ministre de la Justice E. Guigou, entraînée dans cette affaire, dut ouvrir une enquête dont elle rendit elle-même les conclusions publiques quelques jours plus tard. Afin déteindre lincendie allumé par Vivien, le Garde des Sceaux dut faire une déclaration expliquant que les scellés avaient été détruits accidentellement par un greffier qui croyait laffaire terminée depuis 1995.
Au plus fort de cette frénésie médiatique, A. Vivien, sans doute ébloui par la lumière des projecteurs, tenta de se surpasser en demandant linterdiction dune religion toute entière. La tentative de Vivien fut étouffée dans loeuf par des hommes politiques plus enclins à respecter la liberté religieuse, mais elle a prouvé une nouvelle fois le mépris dans lequel celui-ci tient les instances judiciaires, puisquil na pas hésité à demander linterdiction de lÉglise de Scientologie, dont la Cour de Cassation venait, à peine quelques jours auparavant, de confirmer le caractère licite.
Cet incident sinscrit dans la longue série des assauts menés avec arrogance par Vivien contre certaines religions, assauts qui isolent de plus en plus la France de la communauté internationale des Droits de lHomme. Lors des récentes conférences internationales, limage de la France a été encore une fois ternie en raison des violations des Droits de lHomme dont Vivien et ses amis se sont fait les avocats.
Le rapport annuel du Département dÉtat américain sur les Droits de lHomme, publié en février, exprimait les mêmes préoccupations que ceux de lIHF et de lOSCE.
« Même parmi les pays qui prétendent respecter la liberté de religion, les abus se poursuivent », dit le rapport. « En dépit de leurs engagements à respecter les principes de la liberté de religion, plusieurs pays européens ont commencé, de façon similaire, à prendre des mesures injustement discriminatoires à légard des religions minoritaires. »
La France se trouve au premier rang des pays ainsi désignés.
Le dernier rapport du Département dÉtat américain sur la liberté de religion au niveau international, publié en septembre 1999, montre quil ny a pas eu damélioration.
Et aussi longtemps que Vivien et la MILS resteront en place, il y a peu de chances quil sen produise.
Cest pourquoi un nombre croissant duniversitaires, de responsables religieux et des droits de lhomme qui agissent pour la protection des libertés individuelles et de la liberté de conscience, ont appelé à la dissolution de la MILS. Le premier rapport de cette instance et ses propositions liberticides prouvent à nouveau, sil en était besoin, que cest seulement après cette dissolution que la France pourra à nouveau prétendre à sa réputation de pays des droits de lhomme.
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