La gestion financière des Vivien en question
ue se passe-t-il donc dans le petit monde très fermé des « chasseurs de sectes ». Des turbulences secouent la mécanique bien huilée mise en place par Alain Vivien pour pourfendre les groupes spirituels et philosophiques.
Le secrétaire général de la MILS, Denis Barthélémy, a remis sa démission en juillet dernier. Des déclarations fracassantes ont été rendues publiques par deux membres de la MILS, évincés dès janvier 2000... Janine Tavernier, présidente de lUNADFI, qui œuvre main dans la main avec la MILS, a annoncé son départ en septembre (voir article), faisant état de dissensions avec A. Vivien et dinquiétudes sur la montée de lhystérie anti-religieuse en France.
Les méthodes secrètes et autocratiques dAlain Vivien semblent faire lunanimité contre elles, au sein même et à lextérieur de la MILS, qui est directement rattachée au Premier Ministre.
Les associations anti-religieuses privées telles que lADFI et le CCMM (Centre contre les manipulations mentales) servent de relais aux actions de la MILS sur le terrain. À linverse, lUNADFI et le CCMM reçoivent le soutien de la MILS pour mener leurs campagnes de haine en toute impunité.
Cependant, ces liens étroits entre pouvoirs publics et secteur privé ne sont pas seulement des relations de travail.
Juste avant dêtre nommé à la tête de la MILS, A. Vivien avait été pendant deux ans président du CCMM. Il a gardé des relations très étroites avec le CCMM, et ce dautant plus facilement que la directrice administrative nest autre que son épouse, Patricia Vivien.
Ainsi, lors dun symposium sur le phénomène dit sectaire à Pékin, en novembre 2000, Monsieur était-il présent en tant qu « observateur », alors que Madame représentait le CCMM.
On prête à Alain Vivien des ambitions diplomatiques. Ce voyage en Chine en est-il une illustration ?
Dans tous les cas, le voyage des Vivien en Chine sest effectué aux frais du contribuable.
Cette situation facilite sans nul doute la communication entre la MILS et le CCMM qui, tout comme lADFI, vit essentiellement grâce aux subventions publiques.
Selon Le Point du 19 octobre, Mme Vivien se serait chargée de négocier, dans le bureau du chef de cabinet de Lionel Jospin, une subvention de 4,5 millions de francs pour lachat du nouveau siège de lassociation. Cette somme lui a été allouée en février 2001, sur la ligne budgétaire de la défense des droits de lhomme.
Patricia Vivien na pas souhaité faire de commentaires suite à larticle du Point. Mais elle précise au visiteur rencontré dans les locaux du CCMM : « Ici, je mappelle Patricia Casano. »
La seule personne intéressée par ces subtilités sémantiques semble être Mme Vivien/Casano elle-même.
Sagit-il dune tentative maladroite pour sauver les apparences dun CCMM indépendant du pouvoir ? Mais la question se pose : ny a-t-il pas là conflit dintérêts ou, pire, trafic dinfluence ? Non seulement la femme dA. Vivien est directrice administrative de lassociation bénéficiaire, mais il en est lui même lun des administrateurs.
Ces allocations de crédits massifs et les moyens mis en œuvre par les Vivien pour les obtenir sont dautant plus inquiétants du fait de « lopacité de la gestion financière » dénoncée par un supporter de la première heure du CCMM, Max Bouderlique.
Un autre problème se pose : lassociation a affiché sans vergogne son soutien constant à la politique totalitaire et aux actions meurtrières du gouvernement chinois à lencontre du mouvement bouddhiste Falun Gong et de groupes chrétiens. Quelques semaines seulement après la participation des Vivien au symposium sur les sectes à Pékin en novembre 2000, le gouvernement chinois déclenchait une campagne de destruction systématique des lieux de culte de quelques 1 500 églises chrétiennes non autorisées à travers tout le pays. Le CCMM rapporta avec fierté dans son bulletin dinformations paru après le symposium que « La France est souvent citée en exemple » par les autorités chinoises.
Cest cette même association qui a décroché 4,5 millions de francs sur le budget des droits de lhomme pour se payer de nouveaux locaux.
Qui plus est, il sagit dun nouvel exemple de gaspillage de largent des contribuables : il suffit de se rendre au CCMM pendant les heures douverture pour constater que ses locaux de 4,5 millions de francs sont pratiquement déserts.
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