LES GENDARMES
DE LA RÉPUBLIQUE
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Si vous désirez savoir ce que fait la police face à la criminalité parisienne, eh bien, vous pouvez poser la question à la préfecture de police ou au Ministère de lIntérieur.
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es derniers ont apparemment changé leurs priorités et trouvé de nouvelles urgences à traiter.
Prenons pour exemple
lopération
menée dans laprès-midi du 4 février sous leur patronage, qui a requis le déploiement dune troupe composée de neuf policiers.
La cible ? Trois membres de lÉglise de Scientologie du XII
e
arrondissement.
Leur crime ? Parler à des citoyens en plein jour, sur la place de la République, et distribuer des prospectus.
En quoi ces prospectus semblaient-ils si dangereux aux autorités ? Certains encourageaient peut-être les gens à
penser par eux- mêmes
fait considéré en religion de Scientologie comme lune des étapes fondamentales vers la découverte de la vérité mais cela naurait-il pas un petit côté subversif ?
Dautres prospectus recommandaient-ils de
Dire Non à la drogue ?
(action faisant partie de la campagne internationale de lÉglise de Scientologie pour informer les jeunes sur les dangers de ces substances). La Préfecture aurait-elle des objections à des efforts déployés
contre
la prolifération des drogues ? Nous préférons ne pas exprimer dopinion sur ce point.
Dautres prospectus enfin présentaient le best-seller international
La Dianétique : la puissance de la pensée sur le corps.
Le ministère, est, dévidence, terrifié à lidée que des gens puissent lire ce livre (déjà lu par 18 millions de personnes dans le monde), le trouver intéressant, et lui demander ensuite pourquoi le gouvernement a essayé déliminer cette philosophie depuis plus de dix ans.
Un ordre du Ministre
Lincident a commencé avec larrivée de trois membres de la police judiciaire sur le lieu où se trouvait le stand dinformation mobile des scientologues, qui échangeaient avec la population des informations sur ce que sont réellement la Dianétique et la Scientologie. Un authentique bus londonien avait été transformé pour loccasion, dans le cadre de la politique
portes ouvertes
de lÉglise de Scientologie.
« Vous devez quitter la zone »
,
a aboyé sans plus dexplications celui qui était apparemmentle chef.
Lorsque lun des scientologues demanda poliment pourquoi, lofficier lui répondit que le bus était garé illégalement. Après que le scientologue, toujours poliment, lui eut montré que lendroit où il était garé était justement un lieu spécifiquement réservé aux bus, lofficier reconnut que lordre de les faire circuler venait directement de la Préfecture de police et du ministre de lIntérieur.
De plus, a ajouté lofficier, puisque les scientologues
« réagissaient comme cela »,
ils allaient laccompagner au poste.
Dans le même temps, une fourgonnette de six policiers supplémentaires était arrivée sur les lieux. Et puisque le stationnement ne semblait plus être un problème du tout, ils commencèrent à examiner le bus sous toutes ses coutures jusquau moment où ils décrétèrent que deux des pneus étaient lisses. Cette affaire, mine de rien, a requis quatre policiers et demi par pneu ! La mobilisation de cette petite brigade naurait-elle pas été plus utile ailleurs ? !
Pendant ce temps, combien de dealers de larrondissement ont-ils pu passer un après-midi tranquille ?
Lincident peut paraître humoristique, pathétique ou terrifiant, selon le point de vue. Cest en tout cas un joli petit exemple de discrimination ordinaire.