es actes du maire de Montreuil démontrent ce quil entend par « respect des libertés individuelles ». Le Centre culturel franco-musulman de Montreuil propose, à la
rentrée scolaire 1997, pour répondre à la demande des familles,
des cours gratuits de soutien scolaire ouverts à tous. On sattendrait
à un soutien actif apporté par la mairie aux activités de suivi
éducatif, civique et culturel proposées par le Centre.
Bien au contraire, le maire de Montreuil part alors en campagne
contre cette initiative : lettre personnalisée adressée à de nombreux
commerçants de la ville, article intitulé Mise en garde dans le journal municipal, accusant le Centre de camoufler derrière
cette offre des cours coraniques et évoquant sa vigilance face à « toute dérive fondamentaliste, dont la capacité à se saisir de
la croyance religieuse comme dune arme meurtrière nest plus
à démontrer ».
Amalgame et procès dintention : armes caractéristiques de ceux
qui, de tout temps, se sont attaqués à la liberté de conscience.
Le responsable du Centre répond à J.-P. Brard par une lettre dune
grande dignité datée du 5 janvier 1998 et publiée dans la revue
Islam de France du 2e trimestre 1998 :
[...] « Je considère que ces propos sont de nature à semer le
trouble dans la conscience du public et constituent précisément
une incitation à la haine et au racisme religieux islamophobe.
Pour cela, je me réserve le droit de porter plainte contre vous
pour abus dautorité, discrimination, diffamation à légard de
ma personne et du groupe religieux auquel jappartiens. » [...]