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Éthique & Liberté - Le journal des Droits de l'Homme de l'Église de Scientologie
Un Gouvernement sous influence  

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Trahison dans le monde politique

Que font les responsables politiques face aux vrais problèmes de la France de 1998, à ce qui nous préoccupe vraiment ? La probité de nos hommes politiques, mise à mal dans de nombreuses affaires, ne contribue pas à susciter la confiance envers ceux qui sont chargés d’administrer le pays. Leur crédibilité a considérablement diminué.

 

    La lutte contre la fracture sociale, si souvent évoquée lors de la campagne présidentielle de 1995, a disparu des discours officiels. Chômage, faillite des systèmes d’éducation et de santé, délinquance, drogue : non traitées, les questions de société empirent jusqu’au moment où l’explosion sociale devient irrémédiable.

    Selon le dernier rapport de Transparency International, organisation non gouvernementale chargée de lutter contre la corruption, la France se classe en 20e position, juste après certains pays africains.

    Paris-Match, le 9 septembre dernier, établissait la liste de ces politiciens en-dessous de tout soupçon : Au Parti Socialiste, « 3 ténors et 8 seconds violons » sont mis en examen. Au RPR, 12 anciens membres du gouvernement assiégés par les juges, lisait-on dans ce magazine. France-Soir, le 10 septembre, titrait : Enquête sur les amis du PS : six socialistes dans le collimateur. En tout, plus d’une centaine d’hommes politiques, toutes tendances confondues, sont aujourd’hui mis en examen.

    Des milliards ont été pris dans la poche des contribuables pour combler les pertes scandaleuses du Crédit Lyonnais. On cherche les 5 millions manquants du PR qui, après avoir transité sur plusieurs comptes, ont disparu : huit personnes sont déjà mises en examen pour blanchiment dans cette affaire. Le dossier Elf Aquitaine, avec ses commissions et ses salaires fictifs, n’a pas encore livré tous ses secrets.

    Dans le dossier de la Mutuelle Nationale des Etudiants de France (MNEF), on parle d’un système de filiales qui aurait permis de détourner 100 millions de francs par an. Chaque jour ou presque, on découvre une nouvelle Société d’Économie Mixte (SEM) qui aurait bénéficié de marchés publics hors des règles de mise en concurrence.

    Emplois fictifs à droite et à gauche, ponctions dans des associations à but non-lucratif, trafic d’influences, concussion, corruption passive, financements occultes, tout cela représente une vraie menace pour notre démocratie.

    L’affaire Clinton-Lewinsky semble bien ridicule à côté de ces abus de pouvoir généralisés !

    Même si une très grande partie des maires, conseillers municipaux, élus locaux font leur travail honnêtement et parfois sans compter, voire bénévolement, il est certain que la gent politique est totalement discréditée pour lutter efficacement contre la délinquance économique.

    Sans préjuger de leur culpabilité, on est tout de même en droit de se poser des questions lorsque l’on sait que les groupes qui exigent aujourd’hui des commissions d’enquête financière sur les nouveaux mouvements religieux ont à leur tête des hommes mis en examen pour traffic d’influence ou concussion.

    Autre fléau de notre société, la lutte contre la drogue réclame une mobilisation générale. Or le rapport de la Cour des Comptes rendu public le 7 juillet dernier relève une « insuffisance de volonté politique », des « carences de l’organisation des services de l’État » et des « dysfonctionnements [...] tant à l’échelon central qu’au plan local », et souligne que l’État s’est trouvé « dans l’incapacité de conduire une politique d’ensemble dans la lutte contre la toxicomanie ». Incapacité renforcée par les défaillances de la structure de coordination interministérielle.

    Les crédits spécifiques accordés à ces actions sont pourtant estimés à plus d’1 milliard de francs !

    Voyons le cas du développement alarmant de l’ectasy, dont les saisies sont passées de 13 000 en 1990 à 349 000 en 1996. Les spécialistes de l’INSERM en dénonçaient en juin dernier les dangers non seulement physiques mais aussi psychiques : réactions dépressives, déconnection de la réalité, désinhibition artificielle, maux de tête, nausées, destruction de cellules nerveuses...

    Or les campagnes de prévention sont plus que timides, pour ne pas dire inexistantes.

    Face à ce grave problème, que se passe-t-il sur le plan politique ? On caresse démagogiquement l’idée de peut-être, pourquoi pas, dépénaliser le cannabis, au risque d’avaliser ce premier pas vers une toxicomanie plus lourde.

    Autre menace directe sur l’avenir de nos enfants : la faillite de l’éducation.

    Cette dégradation se poursuit en dépit des réformes et des faux débats dont on nous abreuve. Vingt pour cent des élèves sortant de l’école primaire sont incapables de lire et d’écrire, rappelait récemment le député de l’Essonne, Nicolas Dupont-Aignan. Les enfants sont sacrifiés sur l’autel des méthodes inefficaces, et personne ne semble s’émouvoir qu’à 20 ans, il leur faudra tout reconstruire... ou tout détruire. La révolte de la jeunesse des quartiers difficiles n’est pas une chimère, elle plonge ses racines dans la faillite de l’école d’aujourd’hui, expliquait-il dans une interview au Figaro.

    La montée de la violence et de la délinquance juvénile, directement liée à l’échec de l’école qui ne favorise ni la compétence ni son application dans le monde professionnel est aussi un des très graves problèmes que nos hommes politiques devraient traiter en priorité.

    Chômage et exclusion sont les reflets patents d’un système qui ne récompense ni l’initiative ni la productivité, et à l’inverse se focalise sur un assistanat qui, d’un côté, donne bonne conscience à ceux qui le dispensent, et, de l’autre, peu d’espoir d’en sortir à ceux qui en bénéficient.

    Loin de nous l’idée de vouloir dresser un tableau apocalyptique de la situation de notre pays qui, par rapport à bien d’autres contrées, se porte relativement bien. Mais ça pourrait être pire n’est pas une excuse pour laisser faire. Personne, pratiquement, dans quelque parti que ce soit, n’est là pour prendre les problèmes à bras-le-corps et tracer des objectifs. On préfère faire des coups médiatiques.

    On l’a vu lors de la dernière Coupe du Monde, nos concitoyens sont capables d’enthousiasme, de cohésion et de foi dans le pays, pour peu qu’il s’agisse de projets forts, propres à revitaliser leurs forces et leur bonne volonté.

    Il y a du travail à faire, des choses à changer, de profondes réformes à mener.

    S’en prendre à des boucs émissaires ne changera rien à l’inéluctable dégradation des affaires, et cette absence d’action rejaillira sur ceux qui font semblant de régler les problèmes. Ceci nous concerne tous et si nous n’y faisons pas face maintenant, nous les retrouverons plus tard, barrant notre chemin et celui de nos enfants et de nos petits-enfants. Assez de cynisme à la sauce no future, il ne dépend que de nous d’y faire quelque chose. Comme le dit une publicité sportive célèbre, Just do it !(1)

    Laurent L. Lesage

 

    (1) Faites-le, tout simplement.

 
 
 
 

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