e 22 juillet 1997, le Département d’État américain a publié un
rapport spécial intitulé « Les règles des États-Unis pour le soutien à la liberté de religion :
Un point sur les chrétiens ».
Dans la préface, le secrétaire d’État, Madeleine Albright affirmait
: « La liberté religieuse, la liberté de proclamer son identité
religieuse et de pratiquer sans crainte est une aspiration légitime
et un droit inaliénable des personnes en n’importe quel lieu.
Lorsque ceci est fait dans un esprit de tolérance, ce peut être
l’une des clés pour une société stable et prospère. »
Ce point de vue positif est partagé par le président Clinton qui
a déclaré que « l’engagement de l’Amérique dans la voie de la tolérance religieuse
nous a permis de parvenir à une atmosphère de compréhension, de
confiance et de respect dans une société où cohabitent plusieurs
cultures et traditions religieuses. Aujourd’hui, une grande partie
du monde voit encore les États-Unis comme le champion de la liberté
de religion ».
Publié par le Bureau des droits de l’homme, de la démocratie et
du travail du Département d’État, le rapport stipule : « Malheureusement, des membres de diverses communautés et des
gouvernements de nombreux pays continuent à persécuter les groupes
religieux. Dans certains cas, la persécution religieuse est l’œuvre
des gouvernements qui ne tolèrent aucune indépendance en matière
de croyance, de courant de pensée ou de liberté d’association.
Dans d’autres cas, des dirigeants politiques ont exploité les
différences ethniques ou religieuses pour servir leurs intérêts
et parfois à des fins de violences politiques. »
L’Allemagne sous le feu de la critique
L’Allemagne figure à nouveau en bonne place dans la critique faite
par le Département d’État. Ce dernier cite des exemples d’intolérance
et de discrimination contre un certain nombre de mouvements religieux.
Une des Églises chrétiennes s’est trouvée être l’objet de plusieurs années de vandalisme, de menaces de violences, de tracasseries
gouvernementales ou d’investigations par les membres des commissions
sur les sectes. Le rapport note avec ironie que ces membres des commissions sur les sectes sont censés éduquer le public et donc prévenir plutôt que provoquer de tels incidents.
La discrimination contre les Témoins de Jehovah est également
mise en avant tout comme la décision des politiques allemands
de mettre l’Église de Scientologie sous observation par l’Office pour la protection de la Constitution (l’équivalent
allemand des Renseignements Généraux).
« Le gouvernement des États-Unis s’est inquiété auprès du gouvernement
allemand des efforts déployés pour contrôler les organisations
religieuses », stipule le rapport. Le gouvernement des États-Unis a également
fait savoir au gouvernement allemand qu’il se sentirait « très préoccupé si des individus étaient placés sous contrôle
ou privés de leurs droits sur la base de leur simple appartenance
à un groupe, et non pour des actes délictueux ».
Rejoignant ceux qui reconnaissent le danger qu’il y a à ignorer
l’intolérance parce qu’elle semble réservée aux autres, le rapport
stipule : « La lutte pour la liberté de religion ne s’arrête pas lorsque
sa propre liberté est assurée. Comme l’a dit Thomas Jefferson
il y a 200 ans : “Il appartient à tous ceux qui croient à leur
propre liberté de conscience de résister lorsqu’elle est mise
en péril pour les autres, car il se pourrait que, par un changement
de circonstances, elle le soit aussi pour eux”. »
Alors que de nombreux politiciens allemands sont totalement sourds
à une telle sagesse, il y a heureusement de plus en plus de citoyens
qui se rendent compte de cet état de fait dans l’Allemagne d’aujourd’hui.