Éthique & Liberté



Une autorité auto-décrétée

D’où la MILS tient-elle son autorité d’inquisiteur anti-religieux ? Et tout d’abord, de qui se compose la MILS ? De « six permanents de niveau supérieur, agents contractuels ou fonctionnaires mis à disposition par l’administration ou l’organisme dont ils relèvent statutairement, un fonctionnaire spécialisé étant plus particulièrement chargé de la documentation. » Il n’existe pas à la MILS une seule personne dont la formation comporte l’étude du phénomène complexe des nouveaux mouvements religieux. Pourtant, les personnalités françaises ou étrangères ne manquent pas dans ce domaine : sociologues, historiens des religions, politologues, juristes... on a l’embarras du choix. Or, non seulement aucune de ces personnalités n’a été sollicitée par la MILS, ni dans sa constitution ni dans son activité, mais elles ont été soigneusement tenues à l’écart de tout dialogue avec la MILS. Il est vrai que si A. Vivien a décidé d’avance que les nouvelles religions sont de fausses religions, on ne voit pas bien quelle utilité pourrait avoir à ses yeux un historien des religions. Par contre, on retrouve parmi les 19 membres du conseil d’orientation de la MILS le député Guyard, rapporteur du rapport parlementaire de 1996 qui listait 172 groupes religieux minoritaires, et depuis renvoyé en correctionnelle pour trafic d’influence.

On y retrouve aussi le sénateur Nicolas About. La MILS avait été instituée par un décret du 7 octobre 1998 où selon les termes du rapport : « la secte n’est pas définie de façon précise, mais il est indiqué que les sectes peuvent menacer l’ordre public et porter atteinte à la dignité de la personne humaine. » Or, ces termes sont précisément ceux qui sont repris dans la proposition de loi About (voir article Le projet de loi About : Comment transformer une loi anti-fasciste en loi fasciste ?, en page 5). MM. Vivien et About se renvoient manifestement la balle, puisque la proposition de loi est citée dans le rapport : « Elles (certains groupes) pourraient être dissoutes et interdites de reconstitution comme le préconisent des législateurs en nombre croissant (parmi les initiatives les plus récentes : la proposition de loi déposée sur le bureau du Sénat par M. Nicolas About, et adoptée en première lecture à l’unanimité, le 16 décembre 1999). »

On remarque le des législateurs en nombre croissant, affirmation vague et parfaitement infondée comme en regorge le rapport. La proposition de loi About, consistant en une extension de la loi du 10 janvier 1936 sur les milices et les groupes de combat votée sous le gouvernement Laval dans des circonstances d’agitation politique extrémiste, a été adoptée par 20 sénateurs sur 321, à la veille de l’an 2000.

Continu...



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